dimanche, avril 30, 2006

STALINE, la cour du Tsar rouge


De Simon Sebag Montefiore
Editions des Syrtes - 29,50€

Cet ouvrage consacré à Staline vous plonge au coeur des intrigues du pouvoir soviétique jusqu'à la mort de celui-ci en 1953. Et que découvre-t-on ? que l'empire soviétique a été gouverné par une bande d'ivrognes menée par un dirigeant paranoïaque et retors. Pour ces dirigeants proches de Staline dont la plupart était soit des sadiques, des débauchés et des criminels (Béria, Ejov, Khrouchtchev, Malenkov, Yagoda), soit des lâches (Molotov, Mekhlis, Mikoïan), leur seul but était de survivre et pas seulement sur le plan politique. En résumé, il fallait accompagner Staline dans ses beuveries et être capable de bien tenir la bouteille jusqu'à tard dans la nuit, période propice aux décisions politiques criminelles de ces dirigeants.

Ce livre est passionnant dans sa description des mécanismes du pouvoir totalitaire et malgré tout Staline apparait comme hélas une figure manquante de l'histoire du XXè.

A noter enfin que cet ouvrage éclaire de manière complémentaire "Goulag, une histoire".

GOULAG, une histoire


D'Anne Applebaum
Edition Grasset - 27€

Ce livre, traduit de l'américain, est une très bonne synthèse sur l'histoire de l'empire concentrationnaire soviétique. Les spécialistes du sujet n'apprendront rien de nouveau mais ce livre peut être une introduction pour ceux qui souhaitent par la suite découvrir les témoignages des survivants. Sur ce thème, la littérature soviétique est riche de récits de ce type car nombre d'intellectuels ont survécu au goulag et ainsi pu témoigner.

Je vous conseille quelques oeuvres majeures :

- L'incontournable A. Soljenitsyne : Une journée d'Ivan Denissovitch, L'Archipel du Goulag (3 volumes)
- Evguénia Guinzbourg : Le vertige, Le ciel de la Kolyma - vertige 2
- Varlam Chalamov : Récits de la Kolyma
- Jacques Rossi : Quelle était belle cette utopie, Le manuel du goulag
- Margarete Buber-Neumann : Déportée en Sibérie
- Slavomir Rawicz : A marche forcée (récit d'une évasion réussie, un témoignage bouleversant)

samedi, avril 29, 2006

OSS 117, le Caire nid d'espions


Réalisé par Michel Hazanavicius
Avec Aure Atika, Bérénice Bejo, Jean Dujardin, Philippe Lefebvre
Durée 1h 40min


Une parodie très plaisante des films d'espionnage des années 50-60. Il faudra sans doute attendre le DVD pour apprécier toutes les références cinématographiques qui ponctuent le film.

Le héros, incarné par Jean Dujardin, est une caricature très drôle : inculte, homo refoulé, raciste, nul, maladroit (pauvre Laure Atika), ...

A regarder de plus près, ce film est très politiquement incorrect et c'est finalement très rafraichissant de rire à des propos qui tenus dans un autre contexte seraient diversement appréciés. "On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui".
Dans la production actuelle, ce film est un OVNI. A voir.

dimanche, avril 16, 2006

SOPHIE, LA HARPISTE

Spectacle écrit par Sophie Bonduelle, André Stocchetti, Alexandre Adler, mise en scène d'Etienne Bonduelle, avec Sophie Bonduelle.

THEATRE DE L'AKTEON 11, rue du Général-Blaise75011 PARISM° Saint-Ambroise
Jusqu'au 13/5: le Samedi à 18h00. Places à 10€. Durée 1h20 http://www.akteon.fr/

Une comédie autour de la harpe. Des sketches qui semblent avoir été vécus. C'est drôle, léger. On peut regretter que la harpe ne soit pas mise plus en valeur car les moments musicaux sont trop courts.

dimanche, avril 09, 2006

La tragédie du président - Scènes de la vie politique 1986-2006


De Franz-Olivier Giesbert
Editeur : Flammarion – 20 €

Ce qui est bien avec les journalistes, c’est qu’on finit toujours par connaître la vérité sur nos gouvernants, mais toujours quand il est trop tard. Ce livre ne fait pas exception.

Ce portrait sur Jacques Chirac est cruel ; Dominique de Villepin est plus qu’égratigné et Nicolas Sarkosy épargné, étrangement François Bayrou sort également indemne de ce jeu de massacre.

Ce genre de livre permet rétrospectivement de mieux comprendre l’actualité et notamment la lutte à mort que se livrent actuellement Sarkosy et Villepin.

FOG est talentueux dans sa description de l’univers politique mais lorsque l’auteur s’engage dans des considérations économiques, il atteint les limites de ses compétences. Morceaux choisis : page 166 « il (JC) ne comprend pas que la solution tienne en un seul mot, tabou en France même s’il a fait ses preuves partout : la flexibilité » ; le mot à la mode « flexibilité », THE SOLUTION, un peu court FOG. Page 203 « Si un particulier s’inspirait de la gestion de la France pour celle de ses finances personnelles, il finirait en prison. » ; non FOG, on ne gère pas un pays comme un budget familial, et par ailleurs un particulier aura d’autant plus de chance de ne pas aller en prison que sa dette sera énorme, Bernard Tapie par exemple. Page 406 « la richesse nationale par habitant était 15% plus élevée en France qu’en Grande Bretagne, il y a dix ans ; elle est tombée à 5% de moins » ; sans doute FOG, sauf que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres en GB s’est considérablement creusé sous T. Blair et que donc les anglais ne sont pas à titre individuel plus riches qu’il y a dix ans ; en plus ils préfèrent s’installer en France.

Enfin ce pauvre FOG n’a toujours rien compris aux raisons qui ont amené les Français à rejeter la constitution européenne.

A part ses petits errements idéologiques et sa mauvaise assimilation des concepts économiques, FOG a rédigé un livre très agréable à lire et fort instructif sur les luttes de pouvoir en France.

SHIRLEY


Interprétée par Lucienne Troka
Au théâtre Lucernaire du mardi au samedi à 18H30

Un monologue de 75 mn qui retrace la dernière période parisienne de l’artiste peintre américaine Shirley GOLDFARB entre 1971 et 1980. Ce spectacle adapté de ces carnets personnels nous fait découvrir une artiste touchante, drôle mais aussi pathétique. Le drame de Shirley aura été de ne pas être reconnue par le monde de la peinture. Elle a côtoyé les plus connus (Bacon, Picasso, Warhol) mais finalement elle restera une pauvre parmi des artistes reconnus ; c’est le drame de sa vie. Aujourd’hui les carnets de Shirley sont plus connus que ses tableaux.

Le spectacle demande beaucoup d’attention et de réceptivité pour être apprécié.

Madâme, impossible conversation


De John Paul Lepers
Editeur : éditions privés – 19 €

A l’origine JP Lepers a réalisé un documentaire sur Mme Chirac pour Canal + qui a refusé de le diffuser ; le docu est donc devenu un livre.

On pourrait penser qu’il s’agit d’un énième avatar sur une chiraquie à bout de souffle. En fait le livre de JP Lepers est plus subtil car il s’est efforcé d’obtenir la collaboration de Mme Chirac tout au long de la réalisation de son reportage afin de ne pas faire un procès exclusivement à charge. Mais visiblement sur la défensive, la première dame de France n’a pas su prendre les perches que le journaliste lui a tendues (ceux qui liront le livre, apprécieront la formule).

JP Lepers s’interroge sur le rôle et les fonctions de l’épouse du Président de la République dans le cadre des institutions de la 5ième république mais surtout il s’étonne sur la confusion qui s’est créée entre Madame Chirac, femme de Monsieur, et ses activités de conseillère générale de Corrèze. On découvre alors le clientélisme, les dessous de l’opération « pièces jaunes », la façon dont Mme Chirac s’attribue des réalisations financées par le contribuable,…

Le portrait n’est pas flatteur et Mme Chirac apparaît peu sympathique mais finalement elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même.

Une imposture française


De Nicolas Beau (journaliste au Canard Enchaîné) et d’Olivier Toscer (journaliste au Nouvel Observateur)
Editeur : les arênes (http://www.arenes.fr/) – 14,90 €

Qui est l’imposteur ? BHL, Bernard-Henri Levy.

Que découvre-t-on ? BHL est riche, très riche. BHL est un homme de réseaux, BHL est un communicant hors pair, BHL est un bon écrivain mais sûrement pas l’intellectuel qu’il prétend être, BHL est un mythomane,…Rien de nouveau donc ; bref, notre BHL national se fait tailler un super costard.

Au-delà de l’anecdotique, on apprend que BHL ne s’applique pas les bons conseils qu’il donne aux autres, défaut très répandu dans l’élite économique, intellectuelle, politique et journalistique française. Et effectivement les faits énoncés dans le livre provoquent un certain malaise quant à l’honnêteté de l’homme, notamment sur le plan intellectuel.

Conclusion, l’œuvre de BHL ne restera pas dans les annales. On s’en doutait.

dimanche, avril 02, 2006


LE DOUANIER ROUSSEAU - Jungles à Paris
Grand Palais jusqu'au 19 juin 2006

Une exposition remarquable sur un peintre qu'on croit connaitre mais que finalement on découvre.

Une cinquantaine d'oeuvres, dont une majorité provient de musées américains, qui demeurent atypiques et inclassables dans l'histoire de l'Art. L'exposition est complétée par des photos et des films du Paris de l'époque.

Julie Manet, la mémoire impressionniste

Musée Marmottan du 19 octobre 2021 au 20 mars 2022 Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet,...