dimanche, septembre 27, 2009

La banalité d’un vol ou la lâcheté ordinaire

Ligne 11, vendredi soir, 11 heures, direction Porte des Lilas.

A la station Goncourt, je remarque deux jeunes blacks, 16-17 ans, très grands, très minces portant une casquette. Je les remarque parce que je suis observateur et qu’un instinct primaire déclenche en moi un signal « attention jeunes qui cherchent à faire des bêtises ».

Ils sont au niveau de la voiture trois de la rame dans laquelle je suis, hésitent puis finalement montent dans la quatrième. Je n’ai jamais compris pourquoi mais la ligne 11 n’a que quatre voitures par rame.

Je descends deux stations après, Pyrénées. Je remonte le quai vers l’unique sortie et j’entends une femme crier « au voleur, au voleur, arrêtez-le, arrêtez-le ». L’un des jeunes blacks passe à coté de moi en courant un portable à la main ; il court vite. La victime, une jeune beur, le poursuit en criant « arrêtez-le, arrêtez-le ».

A 11 heures, les voyageurs sont souvent nombreux sur cette ligne, plutôt calme et sure ; la population est très cosmopolite. Mais personne ne réagit ; la jeune victime est bien seule.

Quelques secondes avant l’incident et en remontant le quai, j’avais remarqué deux autres jeunes blacks, 10-12 ans, qui étaient postés chacun à une des portes de la deuxième rame.

Alors que le voleur et sa victime avaient déjà disparu vers la sortie, une suite d’escaliers puis un escalator, je me suis retourné. Le deuxième grand black remontait tranquillement lui aussi le quai sans être inquiété.

Fallait-il intervenir ? et bien, franchement non, car le scénario est bien rodé. Un voleur mais trois complices aux aguets prêts à intervenir en cas de problème. Et quelle idée aussi de tenir un portable à l’oreille ; c’est une incitation au vol…

Julie Manet, la mémoire impressionniste

Musée Marmottan du 19 octobre 2021 au 20 mars 2022 Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet,...