D'Alain Viala et Daniel Mesguich Collection Que sais-je ? - 9€
Comment dire, comment penser le théâtre ? Sans doute y a-t-il dans cet
art universel une part d'insaisissable par les mots, d'irréductible à
l'écrit, celle de la scène, d'un temps partagé entre acteurs et
spectateurs. Mais relevons le défi. Et proposons deux regards plutôt
qu'un : un universitaire historien du théâtre, Alain Viala, et un homme
de théâtre, acteur et metteur en scène, Daniel Mesguich. Chacun à sa
manière, chacun depuis sa pratique, ouvre une fenêtre de la maison «
théâtre ».De ce faux dialogue, par le frottement de ces deux logiques -
l'un transmet et structure des connaissances sur l'art dramatique,
l'autre l'apostrophe, l'enrichit, le contredit, ouvrant ainsi de
nouvelles perspectives - naît un texte qui place le lecteur au plus près
de l'expérience théâtrale.
Ce livre n'est pas très facile à lire et sa construction pas claire ; de plus les commentaires de Daniel Mesguich en contre-point ne sont pas intéressants.
COMÉDIE RÉPERTOIRE CLASSIQUE de Georges Feydeau, mise en scène par
Émeline Bayart, avec Éric Prat, Émeline Bayart, Manuel Le Lièvre,
Valentine Alaqui, Thomas Ribière, Delphine Lacheteau et Manuel Peskine
au piano.
C’est la rencontre entre un couple qui vit une scène de ménage mémorable
et hilarante (Julie/ Follavoine) et Chouilloux, haut fonctionnaire de
l’Etat qui doit statuer sur le sort des pots de chambre pour l’armée
française. Follavoine détient le brevet de la porcelaine incassable et a
donc invité Chouilloux à déjeuner pour emporter le contrat. Chouilloux
est cocu, c’est de notoriété publique, et la pièce vire au cauchemar
burlesque lorsqu’il apprend son infortune conjugale puis que sa femme
apparaît avec son amant Horace Truchet. Pour couronner le tout, Toto, 7
ans, fils tyrannique des Follavoine, constipé pour l’heure et
contrariant beaucoup sa mère qui ne parvient pas à le purger achève de
faire courir tout ce beau petit monde vers la maison des fous.
Un classique de Feydeau indémodable. Les deux rôles principaux sont tenus avec brio par deux excellents comédiens. La mauvaise foi de Madame est au summum.
De Gérard Rolland Editions Christine Bonneton - 13€ - 224 pages Paru le 31 mai 2017
Aperçu
historique sur les différentes lignes, la vie des stations, les «
bouches de métro », le nom des stations. Dictionnaire des stations
(d'Abbesses à Wagram).
Avis mitigé ; ce n'est pas de loin le meilleur dictionnaire sur le sujet.
De V. Formery, T. Jonglez et AC Beauviala Editions Christine Bonneton - 16,50€ - 253 pages
Vous êtes sûr de connaître Paris sur le bout du pied ? Alors
plongez-vous dans le livre de Vincent Formery et Thomas Jonglez et votre
modestie en prendra un coup... pour votre plus grand plaisir ! Paris
comblera toutes vos envies : marcher dans une ruelle fleurie, boire de
l'eau puisée à 587 m, faire bénir votre animal favori, vendanger,
participer à l'élection des 12 meilleurs avocats de l'année, jouer à la
pelote basque, vous initier à l'astronomie, rencontrer des artistes dans
leur atelier... Paris vous invite dans un bar ou un restaurant insolite
: ici on dîne dans le noir, là on pédale pour actionner un manège du
XIXe siècle, là on achète des meubles en carton, là on découvre un
menhir breton le long d'une rue. Bref, Paris s'offre à vous dans toute
sa diversité et sa richesse. Bonne promenade !
Beaucoup de choses connues mais également quelques lieux peu connus qui méritent le détours et une visite.
COMÉDIE 3 farces d'Anton P. Tchekhov, mise en scène de Peter Stein, avec Jacques Weber, Manon Combes et Loïc Mobihan.
Après Molière et Le Tartuffe, Jacques Weber actuellement en tournée avec
Architecture et la bande de Pascal Rambert va retrouver le metteur en
scène Peter Stein pour trois pièces en un acte de Tchekhov: Le Chant du
cygne, Les méfaits du tabac et La demande en mariage. Jacques Weber
campera tour à tour un vieil acteur se réveillant après un temps
d’ivresse dans un Théâtre vide, un économe sous la domination tyrannique
de sa femme devant se livrer à une conférence et un père désireux de
marier sa fille à un prétendant qui ne va générer que de la haine et de
l’hystérie.
Une première farce plutôt nostalgique pour le métier de comédien puis crescendo de farces très drôles et plus particulièrement la dernière ; coup de chapeau à la jeune comédienne irrésistible dans cette farce de la demande en mariage à mourir de rire.
Du très bon théatre avec un Jacques Weber au meilleur de sa forme dans trois rôles totalement différents.
À la suite de « Dix mille ans de luxe », conçue en partenariat avec le Louvre Abu Dhabi en 2019, le Musée des Arts Décoratifs présente « Luxes ». L’exposition propose un voyage à travers le temps et la géographie, alliant des moments de contemplation et des scansions plus monumentales, offrant à chacune des 100 œuvres présentées l’espace le plus pertinent pour la délectation et la compréhension. Le parcours, chronologique et thématique, ouvre deux lieux emblématiques pourtant habituellement fermés à la visite : le salon 1900, mémoire vivante de l’Exposition universelle de Paris, une commande du musée pour célébrer l’Art nouveau et les arts décoratifs français, et le salon des Boiseries, dévoilant d’autres chefs-d’œuvre du décor européen, dont un incroyable lustre de Venini exposé à Paris en 1925, une salle généreuse où lire et rêver, en prenant le temps, face aux Tuileries et au rythme de la ville. Sensible et encyclopédique, sélective et historique, l’exposition offre ainsi, pour la première fois à Paris et au Musée des Arts Décoratifs, une certaine idée du luxe à l’usage du monde contemporain. La scénographie a été confiée à Nathalie Crinière et à son agence, avec la participation exceptionnelle de la Confédération européenne du Lin et du Chanvre.
Sans se limiter à l’idée d’un luxe à la française, l’exposition « Luxes »
s’emploie à donner à ce sujet si vaste, d’un point de vue
anthropologique et culturel, toute son ampleur universelle, portée par
un choix très serré d’œuvres ou d’ensembles d’œuvres, qui sont autant de
moments cruciaux, témoins d’une évolution de la notion de luxe, de son
emploi dans une civilisation donnée. Elle souligne des points moins
connus du grand public pour lequel la notion de luxe est de nos jours
très profondément définie par la présence massive des marques dans notre
quotidien, mots-sésames du fantasme de la consommation, logos
surreprésentés dans l’espace urbain, artères des métropoles ou aéroports
d’un monde globalisé, en somme une nouvelle lingua franca à l’échelle
de la planète. Si certaines maisons apparaissent dorénavant comme
consubstantielles à l’idée même du luxe, l’idée force de l’exposition
Luxes est de ne pas s’y réduire.
À travers siècles et civilisations, des objets insignes marquent une
sorte de généalogie du luxe, commençant par la Perle d’Abu Dhabi, la
plus ancienne au monde, fragile témoignage des premières
sédentarisation, puis par les plus beaux exemples de l’Antiquité,
cuiller à fard égyptienne ou pièces insignes du Trésor de Boscoreale.
Faite de choix drastiques et de partis pris, l’exposition dessine une
histoire du luxe qui pourrait être toute autre selon l’optique de
commissaires différents.
Elle souligne l’aspect matériel et objectif de cette incarnation du
luxe, cette patiente défense de savoir-faire transmis d’une génération à
l’autre. Elle rappelle combien l’histoire de l’art en général, et
l’histoire des arts décoratifs en particulier, est modelée par
l’archéologie du luxe, les objets précieux conservés avec soin et
transmis, qu’ils soient cachés dans la panique de l’éruption du Vésuve
(Boscoreale) ou pieusement légués par les trésors princiers (coffret de
Mangot). Notion mouvante et poreuse, le luxe s’incarne dans tant de
réalités différentes, quelquefois façonnées de paradoxes radicaux.
Au XVIIIe
siècle, l’effervescence décorative du luxe chinois offre un saisissant
contraste au sentiment de l’épure si cher au luxe japonais, ces
céramiques élémentaires, réparées avec délicatesse lorsqu’elles ont été
brisées, à l’instar de la pratique du Kintsugi. Aux temps médiévaux, le luxe, ce sont les épices, le sel, les produits les plus répandus à notre époque.
À la Renaissance, une cuiller ouvragée épousant un coquillage de porcelaine est d’un luxe éblouissant et distinctif. Au XVIIe siècle l’Europe se ruine pour les tulipes…
Aux XVe et XVIe siècle, l’otium,
le loisir des Romains, est une autre forme de luxe, quand le peuple lui
n’a d’autre choix que de travailler : jeux de cartes d’un raffinement
extrême, backgammon marqueté, mais aussi instruments scientifiques et
manuscrits rares, tant le savoir est une forme de luxe en soi.
C’est plus tardivement, au XVIIe siècle avec les manufactures royales assises sur le pouvoir et le rayonnement louisquatorziens, puis au XVIIIe siècle avec l’avènement des marchands-merciers, « marchands de tout, faiseurs de rien »,
habiles à créer des objets dont les clients raffolent même s’ils n’en
ont guère besoin, que le luxe proche de son acception contemporaine
s’épanouit, renforcé au XIXe
siècle par les luttes artistiques qu’incarnent aussi les Expositions
universelles où créativité et progrès technologique deviennent
l’obsession des industries d’art en Europe, aux États- Unis mais aussi,
déjà, en Asie. Au même moment, en révolutionnant l’idée de ce qu’est la
mode, non plus une simple toquade de cliente, mais la signature, la
griffe, qui impose un geste créateur en tant que tel, Charles Frederick
Worth promeut la naissance de la haute couture.
Depuis lors, la fondation de nombreuses maisons de luxe et leur épanouissement tout au long du XXe
siècle ont puissamment contribué à définir la place du luxe dans nos
sociétés contemporaines, et à trop souvent l’y enfermer dans une vision
consumériste et matérialiste. Toutefois, le siècle qui vient de
s’écouler a prouvé combien le luxe a vu se renouveler encore ses
visages : sophistication virtuose et préciosité maximale de l’Art déco,
minimalisme de la petite robe noire de Coco Chanel et des marqueteries
de paille de Jean-Michel Frank, le héraut de « l’étrange luxe du rien », la lenteur des paquebots palais des océans et l’art de voyager, etc.
En 2020, exposer le luxe, c’est nécessairement y montrer les échos et
les battements du monde, nouvelle prise de conscience du vivant, du
respect nécessaire pour le monde animal notamment, alors que pendant des
millénaires certains matériaux, fourrures ou ivoires, étaient gages de
prestige, de valeur et de luxe, renouvellement des inspirations et
problématique de l’appropriation culturelle, notion de collaborations
entre créateurs, valorisation des métiers d’art, résurgence des formes,
renaissance de traditions du luxe malmenées par l’histoire de certaines
nations, la Chine par exemple…
En 2020, exposer le luxe, c’est aussi parcourir d’autres réalités du
temps présent, non plus la possession matérielle à tout prix, mais le
sentiment de la transmission d’un objet chéri et réparé, jamais jeté,
non plus la course à la production, mais plutôt l’expérience, la liberté
de mouvement, l’espace et le temps, et l’aspiration à se forger un luxe
à soi, comme Virginia Woolf parle d’une « chambre à soi. »
Si, au fil des millénaires, les sens et la matérialité du luxe, ses
usages et ses expressions n’ont cessé d’évoluer et de se transformer,
force est de constater que le mot même de luxe fait dorénavant partie de
l’environnement quotidien de nos sociétés contemporaines, pour le
meilleur et pour le pire, qu’on le vénère et qu’on y aspire, qu’on le
rejette ou qu’on le critique. En le remettant dans une perspective
historique, culturelle et artistique, l’exposition « Luxes »
se propose de donner des clés antiques comme actuelles, afin de
comprendre ce qui fait du luxe l’incarnation la plus singulière et la
plus symbolique de grands faits de civilisation à travers les
millénaires et les continents.
À une époque où les maisons de luxe semblent tant avoir à dire sur
l’art, la culture et les musées, sans doute les musées ont-ils des
choses à dire sur le luxe et sa place dans l’art.
Une visite au musée des arts décoratifs est toujours un éblouissement.
COMÉDIE de Romaric Poirier, mise en scène par Arnaud Caron, avec Cyril
Benoit, Cécile Coves, Matthieu Gautier et Floriane Jourdain.
Les rencontres imprévues, ça peut être sympa... ou pas. Un homme
d’Église, accro aux réseaux sociaux, une institutrice coincée, un acteur
porno qui ne s'assume pas, et une femme au foyer en pleine crise de
couple, se trouvent contraints de cohabiter le temps d’une nuit.
Incompatibilités d'humeur, quiproquos, curiosité et vilains petits
secrets seront les ingrédients d'une soirée riche en situations
cocasses, où ils se révéleront chacun sous leur plus mauvais jour...
pour le plus grand plaisir du spectateur.
Petite pièce sympa et bien jouée ; cela ne casse pas trois pattes à un canard mais les comédiens sont plutôt bons.
L’exposition vous est aussi présentée à travers un parcours virtuel rassemblant une sélection d’œuvres.
L’exposition Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique
retrace le parcours et les influences artistiques et philosophiques qui
ont nourri l’artiste Giorgio de Chirico de Munich à Turin, puis à Paris
où il découvre les avant-gardes picturales de son temps et enfin à
Ferrare. De manière inédite, seront mis en lumière les liens du peintre,
découvert par Apollinaire puis soutenu par le marchand Paul Guillaume,
avec les cercles culturels et littéraires parisiens.
Né en Grèce et formé dans le creuset de la culture classique et du
romantisme allemand tardif, De Chirico développe les fondements d’une
nouvelle conception artistique aux côtés de son frère cadet Alberto
Savinio. Élève à l’Académie des Beaux-Arts de Munich à partir de 1906,
il découvre la pensée de Nietzsche et Schopenhauer ainsi que les œuvres
de Böcklin et de Klinger. Après un passage à Milan puis Florence, c’est
cependant depuis la France, à Paris dès l’automne 1911, qu’il met en
place un vocabulaire plastique singulier au contact des révolutions
picturales modernistes. Il est très vite remarqué par certaines
personnalités artistiques de son temps. Guillaume Apollinaire, Maurice
Raynal et André Salmon, mais aussi André Breton, Paul Éluard, Jean
Paulhan, sont parmi les premiers à s’intéresser à son œuvre et à la
promouvoir.
L’exposition trouve ainsi toute sa place au musée de l’Orangerie autour
de la figure de Paul Guillaume qui fut le tout premier marchand de
Giorgio de Chirico. De retour en Italie en 1915, il est envoyé avec son
frère Savinio à Ferrare pour des raisons militaires et y poursuit ses
recherches picturales. La période ferraraise (juin 1915-décembre 1918)
est l’occasion pour les peintres Carlo Carrà et Giorgio Morandi de
fréquenter les deux frères permettant ainsi la formation de ce que l’on
qualifiera plus tard d’"école métaphysique" et sur laquelle se clôt
l’exposition.
Certains spécialistes diront que l'exposition traite de sa meilleure période, celle reconnue par ses pairs de l'époque. Ses tableaux fortement imprégnés de symbolisme nécessitent une visite commentée pour en comprendre tous leurs sens.
Né en 1881 à Malaga, Pablo Picasso est un enfant du XIXe siècle.
L’exécution de ses premières œuvres, au tournant des années 1890,
coïncide avec la naissance, aux États-Unis, de la bande dessinée
moderne. Première exposition consacrée à l’étude des liens entre les
œuvres de l’artiste et cette forme d’expression graphique, « Picasso et
la bande dessinée » explore l’histoire foisonnante de ces échanges et appropriations croisées.
Au rez-de-chaussée, le parcours met en lumière le goût de Picasso pour
la bande dessinée, en explorant notamment ses lectures et en restituant
ainsi une part méconnue de sa culture visuelle, largement imprégnée de
sources populaires contemporaines. L’exposition montre également comment
Picasso s’approprie, dans certaines œuvres, les codes du neuvième art,
en privilégiant par exemple les séquences d’images à des compositions
isolées, en utilisant le principe du phylactère – moyen graphique,
banderole ou bulle, qui permet de déployer les paroles prononcées par
les personnages représentés - ou encore en organisant la page en
différentes cases. Elle revient, enfin, sur le phénomène Picasso dans la
bande dessinée en mettant en évidence la présence parallèle de l’homme
et de ses œuvres dans les planches tout au long du XXe siècle et jusqu’à
nos jours. Devenu un véritable personnage de bande dessinée, Picasso
peuple les univers de Gotlib, Clément Oubrerie, Reiser ou Art
Spiegelman. Plus encore, ses œuvres ont été reprises ou évoquées par des
auteurs aussi divers qu’Hergé, Edgar P. Jacobs ou Milo Manara, créant
ainsi un véritable musée Picasso imaginaire.
Au sous-sol de l’hôtel Salé, en complément, le musée invite le visiteur à
faire l’expérience de formes plus monumentales et contemporaines de
bandes dessinées. Réunissant des œuvres de Richard Fauguet, Sergio
García Sánchez, Émilie Gleason, François Olislaeger, Clément Oubrerie,
et Marina Savani, ce parcours présente une sélection de travaux qui
témoignent de la variété des styles graphiques et de la multiplicité des
regards aujourd’hui portés sur Pablo Picasso.
« Picasso poète » explore un aspect méconnu de l’œuvre de Pablo Picasso
en montrant l’importance de l’écriture poétique dans sa démarche
créatrice. L’exposition propose un parcours à travers de nombreux poèmes
manuscrits de l’artiste, en les confrontant aux dessins et peintures
qui leur sont contemporains. Elle montre les correspondances et passages
entre textes et tableaux et l’extraordinaire inventivité du poète
Picasso qui manie le langage avec autant de liberté que les autres
médiums. L’exposition est réalisée en partenariat avec le Museu Picasso
de Barcelone, où elle était présentée du 7 novembre 2019 au 23 février
2020.
« Picasso. Lectures, relectures » présente un parcours thématique au
sein des collections du musée dédié à l’influence de la littérature sur
l’œuvre de Pablo Picasso. Lecteur discret mais insatiable, Picasso a
puisé son inspiration dans la lecture tout au long de sa vie et a forgé
son imagination au contact de l’écrit. À l’aune de sa bibliothèque
personnelle, dont une partie est ici présentée pour la première fois,
les chefs-d’œuvre du musée révèlent l’importance de la narration dans le
processus créatif de l’artiste, mais aussi les ressorts graphiques de
l’humour picassien. Cet accrochage inédit offre une plongée dans son
imaginaire et permet une approche culturelle de sa création. Il fait
également écho aux expositions organisées in situ et hors-les-murs en
2020, associant l’œuvre de Picasso au livre, à la lecture et plus
largement à l’univers du papier.
La beauté éthérée et le rire franc de Nusch (1906 – 1946), égérie du
surréalisme et deuxième épouse de Paul Éluard, ont captivé Pablo Picasso
tout comme de nombreux photographes, dont Man Ray et Dora Maar. Cette «
créature aérienne », selon les mots de Brassaï, a été l’inspiratrice de
portraits d’une extraordinaire variété stylistique dans lesquels elle
apparait tour à tour fragile et diaphane, féroce ou élégante. À travers
un ensemble de peintures et de dessins mais aussi de photographies et
d’archives, cette exposition explore la relation de l’artiste à son
modèle et met en lumière la place singulière de Nusch Éluard dans les
réseaux d’amitié noués par Picasso à la fin des années 1930. « Nusch
Éluard » constitue le contrepoint au Musée national Picasso-Paris de
l’exposition « Picasso – Éluard, une amitié sublime » présentée au Musée
d’art et d’histoire Paul Éluard de Saint-Denis à l'automne 2020.
Du 16 septembre 2020 au 11 janvier 2021 Cité de l'architecture & du patrimoine - Galerie haute des expositions temporaires
Cette exposition est l'occasion de porter un regard nouveau sur un
fond d'images atypique au sein de la production visuelle des premières
décennies du 20ème siècle : les autochromes, premier procédé de
photographie en couleur, et les films pris à Paris par les opérateurs
des Archives de la Planète.
Les Archives de la Planète, vaste entreprise imaginée par Albert Kahn, banquier, mécène utopiste et pacifiste, poursuivait l'ambition « d'établir un dossier de l'humanité prise en pleine vie », à un moment charnière de son histoire, à « l'heure critique »
de changements aussi profonds qu'inéluctables pour reprendre les mots
mêmes du géographe Jean Bruhnes, directeur scientifique du projet.
Avec près de 5 000 autochromes et 90 000 mètres de films, le fonds « Paris » des Archives de la Planète
constitue l'un des plus importants fonds d'images photographiques, et
cinématographiques du début du 20ème siècle consacré à la capitale.
Resté relativement confidentiel en son temps et depuis, sa présentation
dans le cadre de cette exposition n'en est que plus exceptionnelle.
L'exposition souligne les liens étroits de cette collection avec les
grandes questions urbaines qui ont accompagné la mutation de la capitale
en ville moderne, à la genèse du Grand Paris. À travers une
déambulation poétique dans la ville, elle propose aux visiteurs un
parcours immersif, au cœur de l'image, propre à montrer le glissement
d'une capitale intemporelle, en cours de patrimonialisation, vers une
métropole tournée vers l'avenir. À l'appui des 120 autochromes en
couleurs et des films projetés sont exposés des œuvres et documents
uniques provenant notamment des collections de la Cité de l'architecture
& du patrimoine.
Exposition très intéressante qui regroupe photos, courts films, affiches. On découvre un Paris industriel et très pollué ; le Paris d'aujourd'hui est incontestablement plus beau et plus respirable. Comptez 30-45 mn pour faire le tour de cette exposition.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN texte et mise en scène Antoine Raimondi et
Héloïse Desfarges, avec Toma Roche, Audrey Mallada, Julien Prevost et
Aline Vaudan.
Julia Dantec est une mère de famille sans histoire dont la vie
bascule lors qu’elle commet un acte dramatique dans une agence Pôle
Emploi. Philippe d’Orgeval est un homme politique qui a gravi tous les
échelons jusqu’à devenir premier ministre. À travers ces deux
trajectoires qui ne devaient pas se croiser mais vont finir par
s’entrechoquer, ce spectacle de politique fiction est une plongée au
coeur de la dissolution des solidarités, un réveille-méninges caustiques
pour une écriture théâtrale salutaire.
Une pièce politique qui vise juste sur les dérives du capitalisme et de la façon dont les salariés sont traités. Cynique et très engagé, les propos sont portés par d'excellents comédiens dans une mise en scène dynamique.
COMÉDIE ROMANTIQUE de Joël Pommerat, mise en scène de Stéphane Henriot,
avec Gérard Lopez, Nicolas Mazzocco, François Rimbau, Stéphane Henriot
et Jérôme Sanchez.
Années 60. Franck, la vingtaine, est recruté par Michel, son oncle, pour
intégrer son équipe de vendeurs, spécialistes du porte-à-porte.
L'objectif des quatre hommes : former le jeune Franck à vendre, vendre à
tout prix ! Et peut-être décrocher pour la seconde année consécutive,
le titre de "Meilleure équipe sur le plan national"...
Pièce assez cynique sur la vente porte à porte. L'interprétation n'est pas au top (certains comédiens mangeant les mots) mais le sujet de la pièce est intéressant.
De Sabine Delbo et Malika El Boujamaaoui Editions Christine Bonneton - 17,50€ - 173 pages
La capitale
résonne de son passé ouvrier : rue de la Manutention, de la Tannerie, de
la Briqueterie, des Charbonniers... Aujourd'hui Paris réhabilite son
ancien patrimoine ouvrier et développe des pôles d'entreprises pour
garder dans ses murs une production industrielle et artisanale.
redécouvrez les racines parisiennes, forgées de labeur et émaillées
parfois des révoltes ouvrières.
Ouvrage très intéressant qui recense des immeubles ou bâtiments de tous types du passé industriel parisien souvent reconvertis à d'autres usages aujourd'hui.
Les places de Paris résument la capitale. Places monumentales à
redécouvrir, grands carrefours au coeur des quartiers, places intimes,
véritables petits salons urbains, places bohèmes très animées, places
parvis qui mettent en valeur les édifices civils ou religieux,
places-portes d'entrée dans la ville par le rail et par la route, les
places de Paris sont autant de lieux mythiques ou méconnus. Sur chacune
demeurent les traces du passé autant que s'y déroule le spectacle du
présent. Ce petit guide pratique, classé par arrondissement, est
l'invitation à une promenade riche de découvertes et de surprises, de
place en place.
Guide qui recense 101 places (pas exhaustif) avec pour chacune une notice historique.
De Georges Féterman Editions Christine Bonneton - 17,5€ - 176 pages
Paris est la ville la plus visitée au monde, mais derrière ses innombrables trésors, se cache une nature insoupçonnée.
Acceptez l'invitation de l'auteur et suivez le guide, les révélations seront aussi belles qu'inattendues.
Petit guide sans grand intérêt qui recense les coins de verdure parisiens.
COMÉDIE RÉPERTOIRE CLASSIQUE de Molière, Mise en scène de Daniel
Benoin, avec Michel Boujenah, Sophie Gourdin, Eric Prat Laurent Prévot,
Mélissa Prat, Fanny Valette, Antonin Chalon, Paul Charièras, Fabien
Houssaye, et Julien Nacache.
Harpagon n’aime que son argent et soupçonne tout le monde de vouloir
le lui voler. Pour marier ses deux enfants, il a fait le choix d’une
riche veuve pour son fils Cléante et pour sa fille, Élise, du seigneur
Anselme, un homme mûr, noble et fort riche. Harpagon est pressé de caser
ses enfants pour épouser lui-même une jeune fille pauvre, Mariane, dont
la beauté l’a charmé…
Du très grand théatre, décors imposants et comédiens remarquables. Michel Boujenah est un immense Harpagon. Ce classique a été admirablement mis en scène et on ne voit pas passer les 2H10 de la pièce.
De Dominique Détune et Claudine Hourcqdette Editions Christine Bonneton - 11€ - 126 pages
Présentation de 6 circuits de ballade dans ces quartiers du XIX et XXèmes arrondissements. Rue par rue, ce petit guide énumère les lieux remarquables avec un bref rappel historique.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN de Marie Sauvaneix, mise en scène Régis Santon,
avec Marie-France Santon, Jean-Jacques Boutin, Hélène Larrodé.
Quand l'humour, le désespoir et les vertus de l'amitié se
rassemblent autour du feu du Théâtre contemporain pour y faire griller
des brochettes. Aux prises avec une nature qui le relègue à sa place de
bipède mal équipé pour la survie, l’être humain peut-il espérer échapper
à son funeste destin ? La réponse étant dans la question, on se
demandera au moins s’il a le droit d’en rire.
Spectacle particulièrement original sur l'homme face à la fin du monde. C'est très surréaliste mais on se laisse facilement embarqué dans cette histoire sans queue ni tête.
COMÉDIE de Didier Caron, mise en scène Didier Caron et Karina Marimon,
avec Didier Caron, Christophe Corsand et Bénédicte Bailby.
Éric va fêter ses cinquante ans. Sabine son épouse dévouée a préparé
pour son anniversaire une soirée en petit comité, car Éric n’aime pas
les grands raouts. Gilles, son meilleur ami, mais également son associé,
sera le seul à y être convié. Avant de passer à table pour déguster un
bon coq au vin, Sabine et Gilles lui offrent ses cadeaux. Celui de son
épouse le comble de joie… mais quand il découvre celui de Gilles, tout
juste s’étrangle-t-il ! Estomaqué, il lâche : Mais pourquoi m’offres-tu
ça ?!
Quelle belle surprise ! pièce très bien écrite avec des rebondissements à répétition dont on ne se doute pas car astucieusement l'auteur nous oriente au début vers un sujet plutôt sérieux. C'est par ailleurs très bien interprété.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN texte de Pascal Rambert, mise en scène d'Arthur
Nauzyciel, avec Marie-Sophie Ferdane, Pascal Greggory, Arthur Nauzyciel,
Frédéric Pierrot et Laurent Poitrenaux.
Une maison dans les bois abrite quatre frères : Pascal, Laurent,
Frédéric, Arthur, ils sont bûcherons ou menuisiers. Mais il y a aussi
Marie, la servante. Leurs désirs, leurs pensées, leurs mots convergent
vers Marie, celle qui radicalement affirme sa liberté. Ils feulent,
brament, braient, ils déplient leurs fantasmes et leurs nuits.
Rêvent-ils ? Elle, reprenant le pouvoir sur les hommes ira jusqu’à la
dévoration.
Très belle pièce et décors imposant. Les comédiens hommes donnent de leur personne car on n'échappe pas à leur nudité mais c'est pour la bonne cause du texte. Le sujet peut paraitre ardu au début mais on se laisse rapidement emporter par les personnages et leurs fantasmes.