samedi, octobre 27, 2018

Heineken en Afrique - une multinationale décomplexée

d'Olivier Van Beemen
Éditions Rue de l’échiquier - 20€ - 263 pages

Heineken, multinationale de la bière hollandaise, est depuis très longtemps présente en Afrique et c'est cette histoire que nous relate l'auteur. Une présence faite de profits, de corruption et de compromissions jusqu'à être complice du génocide rwandais, en passant par la prostitution des vendeuses africaine, l'exploitation des ouvriers et l'abrutissement des africains par l'alcool (pas forcément bon marché par ailleurs).

Ce livre est très instructif car au-delà du cas d'Heineken, on imagine que toutes les multinationales se comportent de la même façon en Afrique. Si faire des affaires est compliquée dans les pays africains, l'auteur se pose la question de savoir si la recherche du profit doit être le seul objectif de ces entreprises. Au final ces multinationales créent peu d'emplois pour les locaux et les seuls véritables bénéficiaires sont les élites corrompues qui s'invitent aux conseils d'administration locaux.

L'Afrique et ses dirigeants ne sortent pas grandis de cet ouvrage très instructif.


Caravage à Rome, amis et ennemis

Musée Jacquemart André

Du 21 septembre 2018 au 28 janvier 2019


À l’automne 2018, on peut découvrir au Musée Jacquemart André une exposition consacrée à Caravage (1571 – 1610), figure emblématique de la peinture italienne du XVIIe siècle. Pour cet événement unique,10 chefs-d’œuvre de Caravage, dont 7 jamais présentés en France, seront réunis pour la première fois dans une exposition et dialogueront avec des œuvres d'illustres contemporains comme le Cavalier d'Arpin, Orazio Gentileschi ou Giovanni Baglione.


Une exposition événement


Provenant des plus grands musées italiens, comme le Palazzo Barberini, la Galleria Borghese et les Musei Capitolini à Rome, la Pinacoteca di Brera de Milan, les Musei di Strada Nuova à Gênes ou le Museo Civico Ala Ponzone de Crémone, ces toiles extraordinaires permettront de retracer la carrière romaine de Caravage (1592 – 1606) jusqu’à l’exil. Elles dialogueront avec les œuvres d’illustres contemporains, comme le Cavalier d’Arpin, Annibal Carrache, Orazio Gentileschi, Giovanni Baglione ou Ribera, afin de dévoiler toute l’étendue du génie novateur de Caravage et de rendre compte de l’effervescence artistique qui régnait alors dans la Cité éternelle.

Un artiste hors-du-commun au cœur de la scène artistique romaine

Né en 1571, Michelangelo Merisi, dit Caravage, va révolutionner la peinture italienne du XVIIe siècle par le réalisme de ses toiles et par son usage novateur du clair-obscur, et devenir le plus grand peintre naturaliste de son temps.

L’exposition est consacrée à la carrière romaine de Caravage et au milieu artistique dans lequel il a évolué : comme les études les plus récentes l’ont montré, le peintre entretenait des relations étroites avec le cercle intellectuel romain de l’époque. L’exposition s’intéresse ainsi aux rapports de Caravage avec les collectionneurs et les artistes, mais aussi avec les poètes et les érudits de son temps, liens qui n’ont jamais fait l’objet d’une exposition.

Il s’agit tout d’abord d’évoquer la vie à Rome au début du XVIIe siècle, en montrant l’activité des ateliers des grands peintres, dans lesquels Caravage fait ses premières armes. C’est aussi à cette période qu’il fait des rencontres qui vont être déterminantes pour sa carrière, celles du marquis Giustiniani (1564 - 1637) et du cardinal Francesco Maria del Monte (1549 - 1627): ils deviennent deux des plus grands mécènes de Caravage et lui adressent de nombreuses et prestigieuses commandes. Évoquer ces collectionneurs et leurs palais, fréquentés par les amateurs et les artistes, permettra aussi de montrer l’influence de Caravage et de ses thèmes sur les peintres européens.

Après les amis et les soutiens de Caravage, l’exposition s’attache à présenter ses ennemis et rivaux présents sur la scène artistique romaine de ce temps. Caravage, qui ne voulait pas être imité et qui le fut pourtant malgré lui, s’est parfois opposé à ses contemporains, à l’occasion de discussions, de rixes, et même de procès.

L’exposition s’achève sur l’épisode de la rixe de 1606, au cours de laquelle Caravage tue Ranuccio Tomassoni, et sur les derniers jours de l’artiste à Rome. Condamné à mort à la suite de cette rixe fatale, Caravage est contraint à l’exil et meurt en 1610, sans avoir pu regagner Rome.

Très belle exposition mais comme les salles sont exiguës et afin d'éviter la cohue, il est fortement conseiller de la visiter dès l'ouverture du Musée à 9H45. On profitera de l'occasion pour visiter ce splendide hôtel particulier.

Cassavetes

TEXTES. Mis en scène par Alain Choquart et Vanessa Lhoste avec Florian Choquart. 

À l’aide de projections d’extraits de films, le public est plongé dans l’univers du cinéaste. Florian Choquart - nommé aux Molières 2015 - est à l’image de l’homme qu’était John jusqu’à son dernier souffle : survolté, généreux et passionnant. Un bureau, un verre de whisky, des feuilles qui jonchent le sol... Un rire résonne, celui de John Cassavetes. Il nous raconte sa famille, sa première expérience avec la caméra et ses combats contre les grandes sociétés de productions. Puis la rencontre qui bouleverse sa vie, sa femme et actrice fétiche : Gena Rowlands. À l’aide de projections d’extraits de films, le public est plongé dans l’univers du cinéaste. John les commente, se remémore ses souvenirs de tournage.  

Cassavetes raconte son parcours, sa conception du cinéma, ses films, sa vie avec sa femme Gena Rowlands. Ponctué d'extraits de films, ce spectacle est très original et permet de découvrir un cinéaste culte. Étrangement Florian Choquart ressemble à son personnage jeune.

53, rue Notre-Dame-des-Champs
75006 PARIS
M° Notre-Dame des Champs/Vavin
Tél: 01 45 44 57 34
Web: www.lucernaire.fr

Jusqu'au 9/12: du Mardi au Samedi à 19h00, le Dimanche à 16h00. Places à 26€. Durée 1h15.  

VALJEAN

COMÉDIE DRAMATIQUE, de Christophe Delessart, une mise en scène de Elsa Saladin, avec Christophe Delessart. 

Cette adaptation des Misérables, un monologue, nous donne une approche simple, essentielle et intimiste du chef-d’œuvre de V. Hugo. Valjean, seul depuis le départ de Cosette, entreprend de révéler à son gendre sa terrible identité. Succès depuis deux ans à Paris et Avignon, le vendredi en anglais.

Très beau spectacle sur le personnage de Jean VALJEAN. Cette idée de raconter la vie de ce personnage central des Misérables est très originale.

Le comédien qui interprète Jean VALJEAN est éblouissant. 

6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
M° Rambuteau / Hôtel de Ville
Tél: 01 42 78 46 42
Web: www.essaion-theatre.com

Jusqu'au 19/1: du Jeudi au Samedi à 19h30. Attention : représentation en anglais le Ven. Places de 20 à 15€. Durée 1h10. 

jeudi, octobre 25, 2018

Eblouissante Venise !

Au Grand Palais


Héritière de longs siècles de domination sur la Méditerranée, la Venise du XVIIIe siècle a perdu de sa puissance politique et commerciale et de son influence. Cependant, la production des artistes reste de tout premier plan. Une grande énergie anime la vie sociale. Fêtes officielles, opéra, théâtre, réceptions somptueuses, divertissements variés ponctuent le quotidien et étonnent les étrangers de passage.

L'exposition parcoure les différents aspects de Venise au XVIIIe siècle : peinture, sculpture, musique, arts décoratifs et influence des artistes vénitiens à l'étranger. C'est une excellente introduction pour une visite de Venise.

Horaires
Lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 20h.
Mercredi de 10h à 22h. Fermeture hebdomadaire le mardi
Fermeture à 18h les 24 et 31 décembre 2018.


Tarifs 
Plein tarif : 14 €
Tarif réduit : 10 €
Tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes de 16-25 ans) : 38 €

Picasso, bleu et rose

Au Musée d'Orsay

Picasso. Bleu et rose
 

En 1900, à dix-huit ans passés, Pablo Ruiz, qui signe bientôt Picasso, a tout du jeune prodige.
Sa production se partage entre tableaux académiques, pour se justifier vis-à-vis de son père, professeur rêvant d'une carrière officielle pour son fils, et oeuvres plus personnelles, au contact de l'avant-garde barcelonaise.

C'est sa peinture de salon qui le conduit à Paris : désigné pour représenter son pays à la section espagnole des peintures de l'Exposition Universelle, il y présente une grande toile, Derniers moments, recouverte en 1903 par son chef-d’œuvre La Vie


S'ouvre alors une période de création intense ponctuée par les allers et retours de l'artiste entre l'Espagne et la capitale française. Entre 1900 et 1906, l'oeuvre de Picasso passe progressivement d'une riche palette colorée aux accents pré-fauves, qui doit tout autant au post-impressionnisme de Van Gogh qu'à Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes de la "période bleue", puis aux tonalités roses de la "période des Saltimbanques", et aux variations ocres de Gósol.

Pour la première fois en France, cette exposition embrasse les périodes "bleue" et "rose" dans leur continuité plutôt que comme une succession d'épisodes cloisonnés. Elle se propose de mettre en évidence la première identité artistique de Picasso et certaines de ses obsessions, constantes de sa création.

"Les murailles les plus fortes s'ouvrent sur mon passage"

A son arrivée à la gare d'Orsay en octobre 1900, Picasso s'immerge dans une actualité artistique bouillonnante : il découvre les tableaux de David et Delacroix, mais aussi ceux d'Ingres, Daumier, Courbet, Manet et des impressionnistes.
Le jeune peintre partage avec les artistes de sa génération une profonde admiration pour Van Gogh, comme le prouve la transformation de sa peinture en taches de couleurs pures quelques mois après ce premier séjour parisien.

Les autoportraits présentés côte à côte dans cette salle sont révélateurs de la façon dont l'artiste assimile et digère les influences successives des "maîtres modernes" : à l'été 1901, son Autoportrait en haut-de-forme rend un ultime hommage à Toulouse-Lautrec, à la vie nocturne et aux cabarets ; dans Yo Picasso, il se présente en nouveau messie de l'art : élégant, arrogant, provoquant, il paie son tribut à Van Gogh. 

Sept mois plus tard, son Autoportrait bleu renvoie encore au peintre hollandais ; non plus par sa facture, mais par sa posture, celle d'un génie incompris affublé d'une barbe rousse. Sa confrontation avec l'autoportrait peint à son retour de Gósol en 1906 nous permet de mesurer le chemin parcouru par l'artiste en quelques années. Picasso y expérimente un nouveau langage, limitant sa palette à des accords de gris et de rose, et réduisant les traits de son visage à l'ovale d'un masque.

Cette exposition est une rare occasion de découvrir des œuvres iconiques peintes entre 1901 et 1906 venues de musées du monde entier (New York, Cleveland, Moscou,...).

Horaires

18 septembre 2018 - 6 janvier 2019

MIRO

Au Grand Palais


Réunissant près de 150 œuvres dont certaines inédites en France et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de l’artiste.

Miró crée à partir de ses rêves et nous ouvre les portes de son univers poétique. 

Il transforme ainsi le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.

Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde.

"Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème".

Exposition difficile sans guide car la peinture de Miro est peu compréhensible sans les commentaires d'un professionnel ; l'interprétation des tableaux nécessite une connaissance très pointue de la peinture de Miro.

Horaires
Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h
Mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h (fermeture à 18h les 3 et 11 octobre)
Fermeture hebdomadaire le mardi
Pendant les vacances de la Toussaint du samedi 20 octobre au samedi 3 novembre 2018 : ouverture tous les jours sauf le mardi de 10h à 22h (fermeture à 20h le 25 octobre)
Pendant les vacances de Noël du samedi 22 décembre 2018 au samedi 5 janvier 2019 : ouverture tous les jours sauf le mardi de 10h à 22h.
Fermeture à 18h les 24 et 31 décembre 2018

Tarifs

Plein tarif : 15 €
Tarif réduit : 11 €
Tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes de 16-25 ans) : 41 €

La Dame de chez Maxim

COMÉDIE de Georges Feydeau, mise en scène par Alain Sachs, avec Enora Malagré, Sophie Mounicot, Christophe Alévêque, Guy Lecluyse, François Rollin, Marie Clément, Marie-Charlotte Leclaire et Alexis Néret. 

Il eut été tellement plus simple que le Docteur Petypon expliquât à sa femme que la veille au soir, afin de se détendre après une opération des plus délicates, dans les vapeurs d'un alcool dont il avait un peu trop abusé, il s'était tout simplement permis d'inviter la Môme Crevette, célèbre danseuse du Moulin Rouge, à dormir chez lui, et ce bien sûr en tout bien tout honneur... Madame Petypon aurait certainement compris la chose ! Mais nous aurions alors été privés d'un rocambolesque very bad trip bien avant l'heure, avec un scénario catastrophe plein de rebondissements.

Mise en scène originale pour ce classique de Feydeau.  Le casting de la pièce est plus que réussi avec des routiers du boulevard ; on découvre une Enora Malagré talentueuse en Môme Crevette.

Les dialogues et les situations font toujours mouches et on rit.

Très bonne pièce de théatre à voir absolument.

38 boulevard Bonne-Nouvelle
75010 PARIS
M° Bonne Nouvelle
Tél: 01 42 46 15 11
Web: www.theatredugymnase.com

Jusqu'au 2/12: du Mercredi au Vendredi à 20h45, le Samedi à 21h00, le Dimanche à 15h30. Matinée le Samedi à 16h30. Places de 49 à 15€. Durée 2h15. 

mercredi, octobre 24, 2018

Mademoiselle Molière

COMÉDIE DRAMATIQUE de Gérard Savoisien, mise en scène d'Arnaud Denis, avec Anne Bouvier et Christophe de Mareuil.

Quoi de plus hasardeux que la rencontre de Jean-Baptiste Poquelin et de Madeleine Béjart ? Pourtant leur union va durer vingt ans, soudée par leur passion commune : le théâtre. En 1661, avec le succès des Précieuses ridicules, Poquelin devient Molière. La même année, il décide d’épouser la fille de Madeleine, Armande, de vingt ans sa cadette. Mariage d’amour ou mariage d’intérêt ? Comment Molière l’apprend-il à sa compagne ? Comment réagit-elle ?

Superbe pièce et interprétation de haut niveau. Plus vraie que nature cette confrontation entre deux personnages qui vont se quitter. C'est drôle, émouvant et intelligent.

A voir absolument.

53, rue Notre-Dame-des-Champs
75006 PARIS
M° Notre-Dame des Champs/Vavin
Tél: 01 45 44 57 34
Web: www.lucernaire.fr

Jusqu'au 4/11: du Mardi au Samedi à 20h00, le Dimanche à 17h00. Places à 26€. Durée 1h10.

samedi, octobre 13, 2018

Le penseur

TEXTES, une adaptation des mots de Rodin par Jean-Baptiste Seckler, une mise en scène de Jean-Baptiste Seckler, avec Jean-Baptiste Seckler. 

Jean-Baptiste Seckler, comédien et sculpteur, incarne Auguste Rodin dans un seul en scène. Il propose une incursion dans l’intimité du maitre, une immersion dans sa bulle créative lorsqu’il donne vie à la matière. Le Penseur, un émouvant voyage dans le temps…  

Pièce particulièrement originale car le comédien est aussi sculpteur/dessinateur.  Entre réflexions de Rodin sur le métier de sculpteur et des passages sur sa vie, on partage des moments de création : dessins et modelage de sculpture par le comédien qui interprétre Rodin.

6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
M° Rambuteau / Hôtel de Ville
Tél: 01 42 78 46 42
Web: www.essaion-theatre.com

Jusqu'au 12/1: les Vendredi et Samedi à 19h45. Places de 25 à 15€. Durée 1h05.  

samedi, octobre 06, 2018

Thais - hymne à la joie

TEXTES de et par Thaïs Vauquières, mise en scène de Stéphane Casez.

Thaïs boit, sort, a des parents qui ont oublié de grandir, de l'eczéma, de l'asthme tout en fumant un paquet par jour et se tape des réveils "gueule de bois/pilule du lendemain" de professionnel ! Mieux que le prozac, venez découvrir Hymne à la joie ! 

Certains trouveront qu'il y a trop de vulgarités ; effectivement ce n'est pas toujours d'une grande finesse mais c'est très drôle.

Ce spectacle est finalement très écrit et très bien joué ; ce n'est pas toujours politiquement correct mais tous les sketchs sont efficaces, notamment celui du bac de français sur Blanche neige. On passe un très bon moment.

37, rue du Fbg du Temple
75010 PARIS
M° République / Goncourt
Tél: 01 42 02 27 17
Web: www.palaisdesglaces.com

Jusqu'au 29/12: du Jeudi au Samedi à 21h30. Places à 22€. Durée 1h10. 

Julie Manet, la mémoire impressionniste

Musée Marmottan du 19 octobre 2021 au 20 mars 2022 Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet,...