samedi, juillet 31, 2021

Exposition NAPOLEON

Grande halle de la Villette
du 28 mai 2021 au 19 décembre 2021

Autant admiré que controversé, Napoléon Bonaparte est un personnage complexe dont la vie oscille entre héroïsme et tragédie, victoire et défaite, avancées modernes et mesures régressives. A l’occasion du bicentenaire de sa mort, la Rmn - Grand Palais, La Villette et Re Re / Adonis proposent une exposition spectaculaire, dressant le portrait juste d’un personnage fascinant qui a façonné la France d’aujourd’hui. Car, connaître Napoléon, c’est comprendre le monde dans lequel nous vivons.

De son ascension au déclin de l’aventure impériale, l’exposition retrace en neuf sections cette période charnière, des moments clés de l’Histoire de France à la vie intime et romanesque de l’empereur. La participation particulièrement généreuse du musée de l’Armée, du musée national du château de Fontainebleau, du musée du Louvre, du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, du Mobilier national, de la Fondation Napoléon et la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ont permis de rassembler plus de 150 pièces originales, réunies ici pour la première fois.

Chefs-d’œuvre créés sous l’Empire, objets d’exception ayant appartenu à Napoléon et créations contemporaines se succèdent au fil d’un parcours chronologique et pédagogique. De vastes reconstitutions ainsi que de nombreux dispositifs numériques offrent aux visiteurs une véritable immersion au cœur de ces moments décisifs pour l’Histoire de France.

Exposition très didactique. On appréciera la qualité des objets exposés, notamment la vaisselle de la manufacture de Sèvre.

Le musée de Montmartre - exposition Raoul Dufy

12 Rue Cortot, 75018 Paris
https://museedemontmartre.fr/

Le Musée de Montmartre prend place dans des anciennes maisons de la Butte. Ces résidences, entourées de jardins, furent le lieu de création de nombreux artistes tels qu’Auguste Renoir, Émile Bernard, Raoul Dufy, Charles Camoin, Suzanne Valadon ou Maurice Utrillo. Vous y découvrirez les collections permanentes avec un fonds unique de peintures, affiches et dessins qui vous fera revivre l’histoire de la Butte, l’effervescence artistique de ses ateliers, et l’ambiance de ses célèbres cabarets.

Le Musée a été créé en 1960 dans l'une des bâtisses les plus anciennes de la Butte, construite au XVIIe siècle : la Maison du Bel Air. Les collections permanentes y sont abritées et sont composées de peintures, affiches et dessins signés Toulouse-Lautrec, Modigliani, Kupka, Steinlen, Valadon, Utrillo...

Le parcours revient sur l'histoire de la Butte, l'effervescence de ses ateliers, du Bateau-Lavoir à l'atelier Cortot, et l'ambiance de ses célèbres cabarets, du Lapin Agile au Moulin Rouge. Une salle est dédiée au French Cancan, une autre met en scène le théâtre d'ombres, ce décor onirique qui a fait la réputation du cabaret du Chat Noir.

Les Collections permanentes du Musée vous font plonger dans l’histoire de Montmartre. Au cours du XIXe siècle, le paysage de Montmartre commence à se transformer et il sera rattaché à Paris en 1860 : c’est désormais la ville qui s’impose à la campagne. Les artistes s’y installent à partir de 1870 et les cafés et cabarets se démultiplient dans les années 1880. Rapidement, ce qui caractérisera Montmartre aux yeux de tous c’est l'effervescence et l'énergie de création.

Jardin 








Exposition Raoult Dufy



Reconstitution de l'atelier de Suzanne Valadon





La ménagerie de verre

COMÉDIE DRAMATIQUE RÉPERTOIRE CLASSIQUE de Tennessee Williams, mise en scène Patrick Alluin, avec Sarah Cotten, Pablo Gallego, Léo Lebesgue et Agnès Valentin. 

Dans une Amérique rongée par la crise des années 30, une mère fantasque et ses deux enfants cherchent un sens à leur vie. Tom Wingfield nous raconte l'histoire de sa famille. Son père est parti. Sa mère, Amanda, se perd dans les souvenirs d'un passé fantasmé. Sa sœur, Laura, est infirme et agoraphobe. Et puis, il y a Jim, un type normal, qui leur rend visite un soir. Et ce soir-là, il pourrait tout changer.  

Drame psychologique très intéressant et cruel mais une interprétation perfectible pour les comédiens interprétant le frère et la sœur.

6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
M° Rambuteau / Hôtel de Ville
Tél: 01 42 78 46 42
Web: www.essaion-theatre.com

Jusqu'au 31/7: du Jeudi au Samedi à 21h15. Places de 25 à 18€. Durée 1h25.

Anthologie mondiale de la stratégie

De Gérard Challand
Bouquins Éditions - 1632 pages - 32,50€

Cette anthologie est le premier recueil réunissant les écrits militaires de l'Antiquité gréco-latine, ceux des stratèges occidentaux modernes et contemporains, mais aussi les contributions théoriques des Chinois, des Indiens, des Byzantins et des musulmans (Arabes, Persans, Turcs). Une importante partie de ces textes est inédite en français. Cette somme constitue non seulement un instrument pour la recherche et un guide pour l'amateur, mais aussi une remise en perspective d'un art de la guerre trop longtemps considéré comme étant, sur le plan de la théorie, l'apanage de l'Occident.
D'autres cultures stratégiques que les nôtres ont joué, dans l'histoire, un rôle décisif. Ainsi, les nomades de Haute-Asie, tels que les Mongols de Gengis Khan, ont, durant deux millénaires, bouleversé les équilibres des États eurasiatiques, de la Russie à la Chine, comme de l'Iran à l'Inde.
Aujourd'hui, le jeu nucléaire qui marque une rupture qualitative dans la généalogie de l'armement modifie les données de la guerre. Il a, jusqu'à présent, prévenu la montée aux extrêmes. Les conflits classiques se font rares et les guerres irrégulières, jadis considérées comme mineures, démontrent, comme en Irak et en Afghanistan, leur redoutable efficacité.

On trouve dans cet ouvrage à la fois des récits historiques et des textes théoriques ; selon ses centres d'intérêt, on ira piocher dans les dizaines de textes proposés.

mercredi, juillet 28, 2021

La beauté d'une ville

Pavillon de l'Arsenal
Controverses esthétiques et transition écologique à Paris

Exposition présentée jusqu'au 26 septembre 2021



Qu’est-ce qui fait la beauté d’une ville ?

Son site, sa morphologie, ses bâtiments, ses jardins, ses matières, ses sols ? Ses habitants, ses fragilités, son hospitalité, ses milieux, sa mesure ? Comment se définit, en fonction des projets et des contraintes de chaque siècle, l’ esthétique urbaine ? Quelles formes pour opérer la transition climatique ?

À l’heure où la municipalité interroge l’ esthétique de la capitale par la création d’un manifeste, où l’administration élabore un nouveau règlement urbain, mais aussi où les Parisiennes et les Parisiens affirment leur volonté de participer à ces débats, le Pavillon de l’Arsenal réunit, depuis le début du deuxième confinement à l’automne 2020, une cinquantaine d’architectes, artistes, commissaires d’exposition, historiennes et historiens, paysagistes, philosophes, sociologues, urbanistes... pour tenter d’appréhender ce qui fait la beauté de Paris.

Leurs analyses, rassemblées dans l’ouvrage co-édité avec Wildproject, se croisent, se répondent et éclairent les grandes controverses qui ont rythmé la fabrication de Paris depuis les prémices des disciplines urbaines. Les prises de position emblématiques de Voltaire en faveur des embellissements (1749), de Rousseau dénonçant « des rues sales et puantes, de vilaines maisons noires », de Victor Hugo face aux démolisseurs (1832), d’Émile Zola ou Jules Ferry à l’encontre des travaux du préfet Haussmann (1867-1872) ou des artistes le 14 février 1887 contre l’érection de la tour Eiffel... ou plus proches, les prises de position contre la transformation des Halles (dès 1959), des voies rapides (1972), l’édification d’immeubles tours (en particulier à partir de 1974), la place de l’art ou de la nature, l’espace des nouvelles mobilités, l’intégration des nouvelles technologies et ses appendices ou l’appropriation des trottoirs... chacune révèle l’engouement constant et singulier de toutes et tous pour débattre de l’avenir de la ville et le caractère protéiforme de la beauté.

La beauté englobe tout un ensemble de visions, de règles, de techniques constructives et de pratiques quotidiennes en évolution constante, que l’exposition propose d’explorer, guidée par la voix de nos experts, au travers sept thèmes : originellement le site, à Paris la Seine, creuset des embellissements et du débat populaire sur la transformation de la cité ; la morphologie, équilibre entre composition urbaine et tissu pittoresque, entre vieux et nouveau Paris ; le paysage du piéton qui fabrique notre quotidien, du trottoir aux squares, de l’affichage à l’art, des rues aux espaces partagés ; quatrième dimension, les architectures, leurs échelles suivant les règlements successifs, ou encore la diversité des couleurs et des matières qui donne leur valeur composite aux façades parisiennes ; l’ expression construite des externalités que l’ on ne veut pas voir mais qui rendent la vie possible ; la place du vivant, à redéfinir à l’ aune de la crise environnementale ; enfin l’ hospitalité, qui traduit la capacité de la ville à accueillir, protéger mais aussi à laisser la possibilité à toutes et tous de s’ y reconnaître.

Autant de questions et d’histoires qui invitent les visiteurs à parcourir Paris depuis le XVIIIe siècle, un pied dans l’histoire l’autre engagé sur les chemins de la transition écologique, pour continuer à débattre au fil d’un un parcours scénographique rythmé par une centaine de documents historiques, de plans, de photographies, d’entretiens vidéos réalisés par Océane Ragoucy et d’un montage inédit de références cinématographiques sur le piéton de Paris proposé par Stefan Cornic et Stéphane Demoustier. L’exposition s’enroule autour d’une prairie éphémère conçue par les paysagistes de Wagon Landscaping. Cette installation temporaire a une double ambition : présenter les nombreuses espèces végétales de la tradition horticole des jardins parisiens d’hier, d’aujourd’hui et de demain dans toutes leurs variétés, mais également apporter aménité et fraîcheur dans le Pavillon de l’Arsenal.

La beauté d’une ville dépasse la seule dimension esthétique. Elle est le langage commun de la fabrication de la ville. C’est l’ambition de cette manifestation collective d’explorer ce qui la caractérise et en débattre, en invitant chacune et chacun à participer à sa transformation.

Cette exposition est à mettre en regard de la polémique actuelle sur la politique de végétalisation de la Ville de Paris remise en cause notamment par les Verts et qui devrait être revue et repensée du fait des contraintes budgétaires.

Informations
Exposition
Créée par le Pavillon de l'Arsenal
Entrée libre du 26 mai 2021 au 26 septembre 2021

Histoire naturelle de l'architecture

Pavillon de l'Arsenal
Comment le climat, les épidémies et l’énergie ont façonné la ville
Exposition présentée jusqu'au 19 septembre 2021

L’exposition propose un triple parcours chronologique : une histoire inédite de l’architecture et des villes fondée sur les causes naturelles, énergétiques ou sanitaires, l’évolution des matériaux de construction mais également l’évolution, au travers d’objets échelle 1, des énergies et des techniques d’éclairage. Cette nouvelle approche, que l’on pourrait qualifier d’objective,  rapproche les époques et tisse des liens inattendus. La blancheur séculaire des toits de Shibām au Yemen résonnent avec le projet de la modernité, l’invention des arts décoratifs avec les rideaux thermiques actuels, les dômes avec la ventilation des HBM… L’ensemble fait émerger les fondements réels des formes, des matières et des aménagements nécessaire pour vivre, stocker, rafraichir, protéger, ventiler, soigner… 

L’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne mettent en lumière les conditions naturelles, physiques, biologiques ou climatiques, de la préhistoire à nos jours, afin de comprendre comment affronter les défis environnementaux majeurs de notre siècle et mieux construire demain face à l’urgence climatique et aux nouveaux défis sanitaires.

L’histoire de l’architecture et de la ville, telle que nous la connaissons depuis la seconde moitié du XXe siècle, a le plus souvent été relue sous les prismes politique, social et culturel, oubliant les raisons physiques, climatiques ou sanitaires qui l’ont pourtant fondée, de l’aménagement urbain à la forme des bâtiments.

L’architecture naît de la nécessité de créer un climat pour maintenir notre température corporelle à 37 °C, élevant des toits et des murs pour se mettre à l’abri du froid ou de la chaleur du soleil. À l’origine, la ville s’invente comme un grenier pour stocker et protéger les céréales. Les premières architectures sont le reflet de l’énergie humaine disponible. La peur de l’air stagnant engendre les grands dômes de la Renaissance pour ventiler les miasmes. L’épidémie mondiale decholéra qui débute en 1816 engage les grandes transformations urbaines du XIXe siècle. L’usage de la chaux blanche qui parcourt toute la modernité est avant tout hygiéniste. Plus récemment, le pétrole permet de développer des villes dans le désert... et aujourd’hui le CO2 refonde la discipline architecturale sur elle-même. 

L’exposition propose un triple parcours chronologique : une histoire inédite de l’architecture et des villes fondée sur les causes naturelles, énergétiques ou sanitaires, l’évolution des matériaux de construction mais également l’évolution, au travers d’objets échelle 1, des énergies et des techniques d’éclairage. Cette nouvelle approche, que l’on pourrait qualifier d’objective,  rapproche les époques et tisse des liens inattendus. La blancheur séculaire des toits de Shibām au Yemen résonnent avec le projet de la modernité, l’invention des arts décoratifs avec les rideaux thermiques actuels, les dômes avec la ventilation des HBM… L’ensemble fait émerger les fondements réels des formes, des matières et des aménagements nécessaire pour vivre, stocker, rafraichir, protéger, ventiler, soigner…

L’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne mettent en lumière les conditions naturelles, physiques, biologiques ou climatiques, de la préhistoire à nos jours, afin de comprendre comment affronter les défis environnementaux majeurs de notre siècle et mieux construire demain face à l’urgence climatique et aux nouveaux défis sanitaires.


Exposition très intéressante qui explique que les choix architecturaux au cours des siècles ne sont pas dissociables des facteurs humains, sociaux et environnementaux.

Informations
Entrée libre
Réouverture le 26 mai 2021
Jusqu'au 19 septembre 2021
Exposition créée par le Pavillon de l'Arsenal

Sous la direction de Philippe Rahm, architecte, docteur en architecture

EXIT

COMÉDIE MUSICALE de Stéphane Laporte et Gaétan Borg, avec Marina Pangos, Simon Heulle et Harold Savary, mise en scène Patrick Alluin et régie Yves Thuillier. 

En pleine campagne du Brexit, le cœur d’une jeune scénariste de jeux vidéo balance entre un Français et un Anglais, tandis que son destin emprunte un chemin similaire à celui de son héroïne, Alienor d’Aquitaine. Dans un théâtre aux allures d’Eurostar, une étonnante confrontation des mondes (réels et virtuels), mais aussi des époques, au fil de pérégrinations musicales révélatrices de choix impossibles, à l’issue inattendue…  

Très bon spectacle avec des chanteurs et surtout une chanteuse de haut niveau. L'histoire, sur fond de Brexit, est très originale et par moment assez déjantée. Tout est parfait : l'histoire, la mise en scène, les comédiens, les chansons.

A voir absolument.

23, rue de la Huchette
75005 PARIS
M° Saint-Michel
Tél: 01 43 26 38 99
Web: www.theatre-huchette.com

Jusqu'au 28/8: du Mardi au Vendredi à 21h10, le Samedi à 16h00. Places de 26 à 16€. Durée 1h35. 

lundi, juillet 26, 2021

La bourse de commerce

Le musée de la collection Pinault à Paris
Editions Dilecta - 256 pages - 55€

La Bourse de Commerce est un nouveau site de présentation de la collection Pinault, à Paris. Dédiée à l’art contemporain vu au travers du prisme de la collection, elle présente des accrochages thématiques et des expositions monographiques, mais aussi des productions nouvelles, des commandes, des cartes blanches et des projets in situ. Ouverte à tous les publics et à toutes les disciplines artistiques, la Bourse de Commerce propose des programmes pédagogiques, des conférences et rencontres, des projections et concerts, des performances. Dans le cadre de son ouverture, ce beau livre revient sur le chantier.
 
Ouvrage de référence sur l'histoire et le projet de la Bourse de commerce.

dimanche, juillet 25, 2021

La puce à l'oreille

De Georges Feydeau
Comédie française du 5 au 23 juillet 2021 -
Mise en scène Lilo Baur

Avec Thierry Hancisse/Augustin Ferraillon, Alexandre Pavloff/Docteur Finache, Clotilde de Bayser/Olympe, Ferraillon, Serge Bagdassarian/Victor-Emmanuel Chandebise et Poche, Bakary Sangaré/Baptistin, Nicolas Lormeau/Étienne, Jérémy Lopez/Carlos Homénidès de Histangua, Sébastien Pouderoux/Romain/Tournel, Anna Cervinka/Raymonde Chandebise, Pauline Clément/Lucienne, Homénidès de Histangua/Julien FrisonRugby, Jean Chevalier/Camille Chandebise, Élise Lhomeau/Antoinette, et les comédiennes et comédiens de l’académie de la Comédie-Française Camille Seitz Eugénie, Clémentine Billy, Antoine de Foucauld, Nicolas Verdier des skieurs et une fanfare

La Puce à l’oreille signe en 1907 le retour triomphal de Feydeau au vaudeville. D’une construction redoutable assortie d’une incroyable fantaisie, c’est « un feu d’artifice allumé au-dessus d’une fourmilière » comme le souligne la critique de l’époque qui s’emballe également pour l’adresse avec laquelle y est renouvelé le thème du sosie. L’objet principal de la confusion à venir est un colis ouvert « par mégarde » par l’épouse de M. Chandebise : des bretelles envoyées depuis l’hôtel du Minet- Galant. Piquée, Raymonde se persuade qu’elle est trompée. Elle fait appel à son amie Lucienne pour rédiger une missive donnant rendez- vous à son époux dans ce même hôtel. Bien mal en a pris à la complice car la lettre écrite de sa main tombe dans celles de son propre mari, qui se pense à son tour outragé... Tous se retrouveront au Minet-Galant où le garçon de l’hôtel, Poche, est le sosie du mari de Raymonde. La Puce à l’oreille exploite plus que jamais d’ingénieuses ressources scéniques : un « escalier de secours » et surtout un stratagème pour faire disparaître à la moindre alerte les couples adultères.

En confiant à Lilo Baur cette pièce qui ne fût jouée pour la première fois à la Comédie-Française qu’en 1978, Éric Ruf offre à la Troupe une nouvelle occasion de faire valoir sa maîtrise de la mécanique propre au maître du vaudeville. Dans un décor de montagne, dans les années 1960, la metteuse en scène développe son univers burlesque et dirige les comédiens sur un rythme endiablé propice à satisfaire leur amour du jeu.

Tout est parfait : les décors, les comédiens. Pas de temps morts, Feydeau ne vieillit pas. Du grand ART.


Divine Jacqueline

De Dominique Bona
Éditions Gallimard - 528 pages - 24€


Biographie de Jacqueline de Ribes, aristocrate, femme du monde, couturière de renom, épouse d'Edouard de Ribes dirigeant de la banque Rivaud qui sera rachetée par Vincent BOLLORE. 

Le monde décrit est sans doute un monde qui n'existe plus, celui de la haute société des années 50 à 80. La vie de cette femme est passionnante car elle a visiblement marqué ses contemporains par son style, son allure, ses diners et ses fêtes.

Mais au fond, cette haute société, c'est l'entre-soi, un monde parallèle peu préoccupé par son environnement, un monde égoïste et égocentrique, finalement une forme de vulgarité morale.

 Ce livre est très bien écrit et captivant.

dimanche, juillet 18, 2021

La bourse de commerce - Promenade architecturale

De Guillaume Picon
Editions Tallandier - 96 pages - 14,90€

Livre officiel de la Fondation Pinault qui rappelle l'histoire de ce bâtiment jusqu'à aujourd'hui avec la création du musée.

samedi, juillet 17, 2021

La bourse de commerce - collection Pinault

 2 rue de Viarmes, 75001 Paris

Ouverture

Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Nocturne le vendredi et le samedi jusqu’à 21h
Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h
Fermeture le mardi et le 1er mai.


Une collection d'environ 10 000 œuvres consacrée à l’art contemporain 

C’est au début des années 1970 que François Pinault commence à s’intéresser à l’art avec les peintres de l’école de Pont-Aven. En 1972, il acquiert une toile de Paul Sérusier, Cour de ferme en Bretagne, qui – selon ses propres mots – devient le « talisman » d’une collection à naître. La découverte des nabis le mène vers le cubisme et les avant-gardes du 20e siècle, puis vers l’abstraction, le minimalisme et, enfin, vers l’art qui lui est le plus contemporain, tous courants et médiums confondus, de la peinture à la vidéo, de la sculpture à la photographie, de l’installation à la performance. C’est pour le collectionneur, désormais captivé par l’art de son temps, l’occasion de nouer des relations fortes et fidèles avec les artistes dont il collectionne les œuvres parfois depuis de nombreuses années.

La trajectoire de collectionneur de François Pinault se révèle aussi singulière que sa réussite entrepreneuriale. Né en 1936, François Pinault a grandi à Trévérien, village d’Ille-et-Vilaine, en terres bretonnes. Après avoir quitté l’école à 16 ans, il se lance dans la vie active, d’abord en rejoignant la scierie familiale, puis en créant en 1962 sa première entreprise spécialisée dans le négoce du bois, laquelle se développe et devient l’un des plus grands groupes du secteur, avant d’être réorientée vers les activités de distribution spécialisée, puis vers le secteur du luxe en 1999. Le groupe, devenu Kering, l’un des leaders mondiaux de l’industrie du luxe, est dirigé depuis 2003 par son fils, François-Henri. 

La collection rassemble les œuvres de toutes les générations d’artistes, jeunes talents ou très reconnus, dans une grande diversité de cultures et d’origines. Elle est aussi un manifeste de la diversité des thèmes qui traversent et nourrissent l’art de notre époque, et notamment les démarches souvent très engagées sur des sujets politiques, sociaux, raciaux et de genre. Elle se donne à voir au public à travers des accrochages et des expositions régulièrement renouvelés au sein des musées de Pinault Collection, ainsi qu’à travers des prêts exceptionnels et un programme de manifestations hors les murs dans des institutions partenaires, en France et à l’étranger.

Impressionnante rénovation ! On aurait pu avoir des craintes sur les œuvres présentées mais au contraire cette première exposition est relativement accessibles. Des médiateurs sont à la disposition du public pour expliquer les œuvres et guider les visiteurs.

On peut également faire la visite avec l'audio et les explications données par le site internet https://visite.boursedecommerce.fr/ ; en revanche les explications audios sont très descriptives et ne donnent pas beaucoup d'explications sur le sens et la démarche des artistes.

La maison Victor Hugo à Paris

6 Place des Vosges - Paris
Ouvert de 10h à 18h Dernière entrée à 17h30 Fermeture de la boutique à 17h45

Dépliant de présentation

C’est en 1902 pour le centenaire de Victor Hugo, que Paul Meurice, qui fut dès les années 1830 un proche du poète, propose à la Ville de Paris, propriétaire du lieu de créer dans l’hôtel de Rohan Guéménée, au 6, place des Vosges, où le poète avait vécu, une Maison de Victor Hugo à l’image de celles de Dante, de Shakespeare ou de Goethe.

Inauguré le 30 juin 1903, le musée est l’expression de la passion et de la générosité de Paul Meurice. Prodigue, il fait don de son immense collection et acquiert celle de Juliette Drouet dont avait hérité son neveu Louis Koch, pour l’offrir au musée. Il achète ou suscite des dons pour compléter des lacunes. Il passe commande à des artistes vivants pour célébrer Hugo ou son œuvre et finance des travaux d’aménagement. Surtout, il se fait le véritable concepteur du musée. Très proche de la famille Hugo, de Georges, de Jeanne et de leur mère Alice Locroy, il entraîne leur complicité et leur générosité qui permet notamment de reconstituer la chambre mortuaire du grand homme.

Cette générosité familiale ne se démentira pas. En 1927, deux ans après la mort de Georges Hugo, sa sœur et ses enfants, Marguerite, François et Jean, font don à la Ville de Paris de la maison que Hugo avait acquise et aménagée à Guernesey, Hauteville House. Ce lieu symbolique à la fois de l’exil et de l’écriture de tant de grandes œuvres est aussi l’expression, à travers ses saisissants décors, de l’univers poétique et philosophique de Victor Hugo.

De nos jours, les visiteurs qui se rendent à Guernesey peuvent découvrir ce sanctuaire conservé dans son intégrité. A Paris, le musée se partage entre l’appartement de Victor Hugo au second étage et un espace dévolu, au premier étage, aux expositions temporaires. Le musée en organise deux par ans offrant à la fois de découvrir les collections que leur nature ne permet pas d’exposer en permanence et les résonnances que l’œuvre prodigieusement riche et moderne de Victor Hugo garde aujourd’hui.

L’appartement que Victor Hugo loua de 1832 à 1848, au 6, place Royale (devenue place des Vosges) est aujourd’hui aménagé de façon à vous faire parcourir sa vie tout en évoquant ses écrits, à travers les meubles, objets et œuvres d’art lui ayant appartenu ou bien encore qu’il a créés lui-même.

L'une des pièces, le salon chinois, est le décors d'origine d'une pièce de la maison qu'occupait Juliette Drouet occupait à Guernesey ; ce décors a été réalisé par Victor Hugo.

Enfin jusqu'au 21 novembre, une exposition présente de façon exceptionnelle la collection de dessins de Victor Hugo du musée. Dessinateur singulier, d’une entière liberté, son œuvre fascine par sa modernité et sa puissance onirique.

Né du regard sur la nature et de l’imaginaire, créé pour le partage et l’intimité, le dessin chez Hugo engage toute sa personnalité, le poète, l’amoureux autant que l’homme engagé. Du fait de la fragilité des œuvres, l’exposition est une occasion à ne pas manquer de voir réunis autant de chefs-d’œuvre et de feuilles rares pour appréhender le génie artistique de Victor Hugo.

Le parcours de l’expo
L’amitié pour atelier : Célestin Nanteuil et Victor Hugo
Célestin Nanteuil semble avoir joué un rôle important dans l’évolution de la pratique du dessin chez Victor Hugo, née lors de ses voyages d’été. Même si les échanges entre les deux hommes, dans l’intimité de leurs conversations, nous sont perdus, leurs œuvres témoignent de cette amitié artistique.

L’atelier partagé : Victor Hugo et ses graveurs
Victor Hugo, s’il a gardé ses dessins dans le cercle étroit de ses intimes, voire pour son seul plaisir, a cependant accepté, et très tôt, de les voir publiés par la gravure, le plus souvent pour des motifs philanthropiques. La confrontation de ces œuvres montre le lien profond entre le dessin de Victor Hugo et l’art de la gravure, dans le traitement de l’ombre et de la lumière. La transcription de ses dessins majeurs a aussi suscité la création de planches particulièrement spectaculaires.

L’amour pour atelier : Juliette Drouet, collectionneuse de Victor Hugo
Juliette Drouet fut véritablement la première et plus passionnée collectionneuse de dessins de Victor Hugo. Ce désir de possession continuait le désir amoureux. Mais ce lien intime, s’est prolongé dans la création. Si les voyages d’été avec Juliette furent le creuset du dessin pour Victor Hugo, c’est dans sa salle à manger, qu’en 1850, il installe un véritable atelier et réalise ses plus grands chefs-d’œuvre.

L’humanité pour atelier : Victor Hugo et la sorcière
Le cycle de dessin, Le Poème de la Sorcière, est le dernier grand cycle de dessins créé par Victor Hugo. D’une incroyable vivacité de trait, juges, inquisiteurs, badauds et bourreaux, sorcières et démons incarne le combat de Victor Hugo pour la justice et les valeurs humanistes.


Le petit coiffeur

COMÉDIE DRAMATIQUE de et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre, avec Félix Beauperin ou Éric Pucheu, Arnaud Dupont ou Julien Ratel ou Thierry Sauzé, Brigitte Faure ou Raphaëlle Cambray, Romain Lagarde ou Pierre Benoist et Charlotte Matzneff ou Sandra Parra. 

Août 1944 : Chartres vient tout juste d’être libérée de l’Occupation allemande. Dans la famille Giraud, on est coiffeur de père en fils, et c’est donc Pierre qui a dû reprendre le salon-hommes de son père, mort dans un camp de travail un an plus tôt. Marie, sa mère, héroïne de la Résistance française, s’occupe quant à elle du salon-femmes, mais se charge également de rabattre quelques clientes vers son fils, pour se prêter à une activité tout à fait particulière…Tout est dans l’ordre des choses, jusqu’à ce que Lise entre dans leur vie. 
 
La Libération fut l'occasion de crimes, de règlements de comptes indignes, souvent perpétués par des résistants de la dernière heure qui avaient à faire oublier leur propre lâcheté. Ce sont les propos de cette pièce qui décrit une période de notre histoire sombre qui ternit la libération de la France.

6, rue de la Gaîté
75014 PARIS
M° Edgard Quinet / Gaîté
Tél: 01 43 35 32 31
Web: www.theatre-rive-gauche.com

Jusqu'au 25/7: du Jeudi au Samedi à 20h30, le Dimanche à 17h00. Du 25/8 au 5/9: du Mardi au Samedi à 20h30, le Dimanche à 17h30. Du 7/9 au 17/12: du Mardi au Samedi à 19h00, le Dimanche à 17h30. Places de 45 à 27€. Durée 1h20. 

NAPOLÉON, LA NUIT DE FONTAINEBLEAU

THÉÂTRE CONTEMPORAIN de Philippe Bulinge, mise en scène de Philippe Bulinge, costumes de Marylin François, avec Damien Gouy, Loïc Risser et Vincent Arnaud. 

Quelques jours après sa première abdication et la fin de l’Empire, Napoléon, sans armée, abandonné de tous, déchu et désespéré, tente de se suicider. Un épisode historique et véridique, véritable huis-clos théâtral où se joue le destin d’un homme. Qui tente de mourir, cette nuit-là ? L’homme ou l’Empereur ? L’être tourmenté et épuisé ou la légende qui est née avec lui ? Peut-on laisser mourir Napoléon ? Peut-on l’aider à mourir ? 

Texte très littéraire. Napoléon s'entretient avec l'un de ses derniers proches, le général Caulaincourt, après son abdication, négociée par ce général, et avant son départ à l'ile d'Elbe. Napoléon fait le bilan de son action et évoque le souvenir qu'il laissera ; tour à tour visionnaire, amer, injuste mais toujours combattif.

6 rue de la Folie-Méricourt
75011 PARIS
M° Saint-Ambroise
Tél: 01 43 55 14 80
Web: www.folietheatre.com

Jusqu'au 31/7: les Mercredi et Vendredi à 19h30, les Jeudi et Samedi à 21h00. Places à 24€. Durée 1h15. 

mercredi, juillet 14, 2021

Les hôtels de Guénégaud et de Mongelas : rendez-vous de chasse des Sommer au Marais

D'Alexandre Gady et Jean-Pierre Jouve
Éditions Citadelles et Mazenod - 30€

Histoire de ces deux hôtels particuliers situés dans le Marais à Paris. Construits à la fin du XVIIe siècle, ils sont occupés par le Musée de la chasse et de la nature de la Fondation Sommer. Détaille les campagnes de restauration de ces bâtiments. Présente les résultats des fouilles archéologiques entreprises à cette occasion et des études sur les techniques et les matériaux de construction.

 
Ce livre présente en détail l'histoire, l'architecture et les travaux de restauration de ces deux hôtels particuliers qui constituent aujourd'hui le même ensemble pour accueillir le musée de la chasse et de la nature.

Musée de la chasse et de la nature

62, rue des Archives - 75003 Paris
www.chassenature.org

Inauguré par André Malraux dans l’hôtel de Guénégaud (Monument historique du XVIIe siècle de François Mansart), le 21 février 1967, le musée de la Chasse et de la Nature a été étendu en 2007 à l’hôtel voisin, l’hôtel de Mongelas (XVIIIe siècle). À la faveur de cette rénovation et de cette extension, le musée « expose » le rapport de l’homme à l’animal à travers les âges (de l’Antiquité à nos jours) et s’appuie sur les exceptionnelles collections d’art ancien, moderne et contemporain réunies par les fondateurs et sans cesse augmentées depuis près d’un demi-siècle. Musée privé, il bénéficie du label « Musée de France » octroyé par le ministère de la Culture.

Musée habité, demeure de collectionneur esthète, le Musée de la Chasse et de la Nature, fondé en 1967 par François et Jacqueline Sommer, a su ces dernières années, sous la houlette de Claude dʼAnthenaise son conservateur durant 23 ans décaler son propos cynégétique pour approfondir les rapports de lʼhomme et de lʼanimal au cours de lʼhistoire. Volontiers singulière, la muséographie y joue avec brio le mélange des genres au cœur de lʼécrin historique et majestueux que constituent les hôtels de Guénégaud et de Mongelas réunis. Depuis 2007, date de la première rénovation, les expositions temporaires ont été autant dʼoccasions pour des artistes contemporains invités, dʼinvestir les lieux comme de dialoguer avec les collections riches et variées.

Fermé pour travaux d’agrandissement depuis le 1er juillet 2019, le Musée de la Chasse et de la Nature rouvre ses portes avec un parcours augmenté d’un étage composé de six nouvelles salles traversant les deux hôtels Guénégaud et Mongelas. Avec 250 m2 supplémentaires, le Musée offre aux visiteurs un meilleur confort de visite, une collection déployée dans un nouvel accrochage, de nouveaux espaces pour les expositions temporaires. Mansardé, le nouvel étage aborde – à travers l’art contemporain et les collections patrimoniales – différents thèmes comme la relation entre l’homme et le vivant, en privilégiant une approche artistique et émotionnelle. Le rez-de-chaussée comprend désormais un accueil plus spacieux et de nouveaux espaces dont une librairie-boutique et un café, libres d’accès.

Belle surprise et scénographie moderne qui est devenue la norme pour les musées récemment rénovés ou ouverts à Paris.

Les objets exposés sont d'une grande variété, des traditionnels trophées de chasse ou animaux empaillés aux œuvres d'artistes contemporains sur le thème de la nature en passant par armes, des tapisseries, des tableaux,...

La visite se fait en 45 mn / 1 heure.

Musée Carnavalet

23, rue de Sévigné  - 75003 Paris
www.carnavalet.paris.fr

Après quatre ans de rénovation, le musée Carnavalet a rouvert ses portes en juin 2021 ; rénovation plus que réussie.

Le musée Carnavalet, c'est l'Histoire de Paris avec un parcours de plus de 3 800 œuvres et décors de la préhistoire à nos jours. Peintures, sculptures, maquettes, enseignes, dessins, gravures, affiches, médailles et monnaies, objets d’histoire et de mémoire, photographies, boiseries, décors et pièces de mobilier qui se complètent pour former une histoire et une mémoire de la capitale, au caractère unique.

Malgré la signalétique, on continue néanmoins de se perdre dans toutes ses salles réparties sur trois niveaux mais cela fait parti du charme des hôtels particuliers reconvertis en musées. 

La scénographie répond dorénavant aux normes des musées actuels avec toutes sortes de médias à la disposition des visiteurs ; toutefois il est conseillé de ne pas oublier de télécharger l'application du musée qui permet de remplacer l'audiophone. Compter entre 2 heures et 3 heures pour visiter l'ensemble des salles.



Tango secret

SPECTACLE MUSICAL spectacle musical de Céline Bishop, Luis Rigou et Los Guardiola, direction artistique, chant et flûtes Luis Rigou, direction musicale, arrangements et piano Céline Bishop, chorégraphie et pantomime Los Guardiola (Giorgia Marchiori & Marcelo Guardiola), bandonéon Simone Tolomeo ou Alexandre Peigné, et contrebasse Mauricio Angarita. 

L’histoire que raconte Tango Secret commence à la fin du XIXe siècle dans les faubourgs de Buenos Aires et de Montevideo, près des mataderos, ces immenses entrepôts où les gauchos venaient apporter le bétail destiné à l’abattage. Dans ces mauvais quartiers, noyés sous d’énormes quantités de viande, de boue et de sang, est née la musique qui ensuite, dans les salles d’attente bondées des maisons closes deviendra le tango. Loin des clichés du tango, c’est cette histoire de gauchos, d’immigrants et de filles de joie, que la pianiste Céline Bishop et le chanteur et flûtiste Luis Rigou nous font découvrir avec Tango Secret. 

Spectacle rafraichissant qui mêlent musique, tango et chansons. Un moment agréable hors du temps avec une bande d'artistes formidables.

1 place Charles-Dullin
75018 PARIS
M° Anvers/Abbesses/Pigalle
Tél: 01 46 06 49 24
Web: www.theatre-atelier.com

Jusqu'au 28/7: les Mardi et Mercredi à 20h00. Places de 33 à 20€. Durée 1h10. 

 

BlackRock - Ces financiers qui s'emparent de notre argent

De Heike Buchter
Editions Florent Massot - 407 pages - 22,90€

Une enquête sur le plus gros scandale financier actuel

Jamais auparavant il n'y a eu un empire comme BlackRock. Créé en 1988, BlackRock est désormais le plus gros gestionnaire d'actifs indépendant au monde. À fin septembre, BlackRock avait en charge la gestion d'environ 7 000 milliards de dollars et comptait plus de 16 000 employés dans plus de 30 pays. BlackRock investit, analyse et conseille les grands investisseurs, qui sont tant des particuliers que des institutions : syndicats, institutions publiques, ministères des finances, banques centrales.

Comment la " banque fantôme " a-t-elle réussi à acquérir des actions pertinentes dans les entreprises les plus importantes telles qu'Allianz, Total, Adidas ou Deutsche Bank en dehors de la surveillance des autorités ? Le fondateur et directeur de BlackRock, Larry Fink, fait tourner des fils invisibles dans l'économie mondiale, mais aussi ici, à notre porte. En France, BlackRock détient des parts significatives dans toutes les entreprises du CAC 40 et dans plus de 170 entreprises en tout, soit près de 90 milliards d'euros investis. Les actions de BlackRock dans les seules entreprises du CAC40 français pourraient lui rapporter plus d'un milliard d'euros de dividendes annuels. Un seul faux pas, et le monde financier pourrait être ébranlé jusqu'à ses fondations.

Enquête passionnante sur les fonds d'investissement et sur Blackrock le plus important d'entre eux. Il y a encore quelques années ces fonds étaient appelés des "shadow banking" mais à force de lobbying ces fonds ont réussi à obtenir une certaine respectabilité. En réalité il s'agit de bien de "boites noires" qui placent l'argent des fonds de pension ou de très riches particuliers sans qu'aucune régulation ne vienne contrôler leur rôle de plus en plus néfaste pour les entreprises et nos sociétés. A noter une vraie explication sur le fonctionnement des ETF, produits boursiers pas si sûrs que veulent bien nous le faire faire croire les banquiers et les magazines financiers.

Ce livre est très instructif sur les dérives de la financiarisation de l'économie.

mardi, juillet 13, 2021

Le plus beau jour de ma vie

COMÉDIE de et mise en scène Alil Vardar, avec Martin Magli, Bérénice Bala, Valérie Naouri, Sébastien Siloret, en alternance avec Julien Croquet, Claire Conty et Roxane Tessier.

Cette comédie d’Alil Vardar, qu’on ne présente plus, est basée, ce qui est assez rare chez lui, sur une histoire vraie. Camille et Arnaud filent le parfait amour jusqu’à ce que Arnaud demande Camille en mariage. Jusque là rien de bien anormal sauf qu’évidemment Arnaud veut enfin rencontrer la famille de Camille et là, ça coince… Camille est une enfant de la DASS, née sous X, elle n’a pas de famille et n’a jamais osé le dire à Arnaud craignant sa réaction. Camille doit se trouver une fausse famille… Elle va faire appel à des comédiens "de qualité" et évidemment ça va se corser très vite! À ne manquer sous aucun prétexte !  

Ce n'est pas la meilleure pièce d'Alil Vardar. Pièce gentillette, sans surprises avec des personnages qu'on a déjà vu ailleurs. Au final, petite déception.

40 rue de Clichy
75009 PARIS
M° Place de Clichy/Trinité
Tél: 01 48 74 03 65
Web: www.happycomedie.com/theatres/la-grande-comedie

Jusqu'au 12/9: du Lundi au Lundi et les Jeu, Vendredi et Samedi à 21h15, le Dimanche à 16h00. Matinée le Samedi à 18h00. Places de 35 à 20€. Durée 1h15.  

L'Hôtel de la Marine

2 place de la Concorde - Paris
https://www.hotel-de-la-marine.paris/

Un palais du XVIIIe siècle en plein cœur de Paris 

Les Parisiens connaissent bien ce monument dont la façade orne la partie nord-est de la place de la Concorde. Souvent, ils en connaissent le nom. Mais peut-être un peu moins son histoire. Nous vous invitons à découvrir les secrets de l’Hôtel de la Marine, lieu emblématique de Paris mais également grand témoin de l’histoire de France. 

L’histoire de l’Hôtel de la Marine

Le choix de la place de la Concorde

La place Louis XV, actuelle place de la Concorde, doit sa création à la volonté de la Ville de Paris d’édifier une statue à la gloire du roi Louis XV en 1748.

Pour mettre en valeur cette statue équestre commandée à Edmé Bouchardon, l’idée d’une place à la gloire du roi, sur le modèle de la place Vendôme et de la place des Vosges, fait son chemin. 

 

Paris au XVIIIe siècle. Plan de Paris : en 20 planches : fac-similé ([Reprod. en fac-sim.]) / dessiné et gravé sous les ordres de Michel-Etienne Turgot, levé et dessiné par Louis Bretez
©Gallica-BnF

Après de nombreuses hésitations, le roi Louis XV donne un emplacement qui lui appartient à l’ouest de la ville, aux abords du jardin des Tuileries.
Un concours d’architecture est alors lancé pour l’aménagement de cette place. Dix-neuf propositions sont déposées mais aucune ne satisfait le roi. Il en est de même du second concours organisé.
Après cinq ans de débats, c’est Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, qui effectue une synthèse des différents projets pour créer les plans définitifs de la future place Louis XV.

La statue du roi sera au centre d’une place formée de jardins en fossés secs bordés de balustrades. La sculpture du monarque le représente à la romaine, c’est à dire chevauchant sans selle et sans étriers. Au sud de la place, la Seine, au nord, deux palais jumeaux aux façades classiques monumentales de part et d’autre de la rue Royale, à l’ouest, la place s’ouvre sur les Champs-Elysées et le cour de la reine

À la chute de la monarchie, cette place « Louis XV » réalisée à la gloire du roi changera de nom pour devenir « place de la Révolution » puis « place de la Concorde » à partir de 1795.

 

The Inauguration of the Statue of Louis XV
The Inauguration of the Statue of Louis XV, Augustin de Saint-Aubin
©Met Museum

L’installation du Garde-Meuble de la Couronne

Après l’édification des plans et le lancement des travaux d’aménagement de la place, il est temps de trouver une affectation pour les deux palais situés au nord de la place.
C’est en 1765 que l’on décide d’installer le Garde-Meuble royal, institution en charge du mobilier du roi, dans le palais le plus à l’est (entre l’actuelle rue Royale et  la rue Saint-Florentin), le futur Hôtel de la Marine. Censé, dans un premier temps, n’occuper qu’une partie du bâtiment, le Garde-Meuble finit par investir l’entièreté du lieu en 1767.
Pierre-Elisabeth de Fontanieu, intendant à la tête du Garde-Meuble, en profite pour faire aménager l’Hôtel pour répondre pleinement aux besoins de son administration : lieux de stockage, ateliers, appartements de fonction, galeries d'exposition, lieu de vie également avec sa chapelle…

Durant près de vingt-cinq ans, le Garde-Meuble et son intendant, Pierre-Elisabeth de Fontanieu puis Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, vont occuper le palais.

Ancêtre du Mobilier national, cette institution était en charge de l’aménagement des résidences royales et de l’entretien de leur mobilier : Versailles, mais également Compiègne, Fontainebleau, Marly, Choisy, Trianon, Rambouillet, Saint-Germain-en-Laye et Montreuil.
L’institution est chargée du choix, de l’achat et de l’entretien du mobilier du roi, allant du lit à la simple chaise. Elle est également en charge de la conservation des collections royales d’armes et d’armures, d’étoffes et de tentures, de vases de pierres dures, de bronzes et enfin des diamants de la Couronne, mais aussi des batteries de cuisine et du linge de maison !

Les intendants

1- Pierre Elizabeth de Fontanieu (1730-1784), premier intendant du Garde-Meuble (1775)  Pierre Elizabeth de Fontanieu (1730-1784) 1775

© Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais - Image INHA
2 - Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray (1732-1792) 1790 
© Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais - Christophe Fouin

La Révolution française, qui éclate en 1789, change à jamais l’histoire de ce palais de la place Louis XV.

Symbole de l’administration et du faste royal, les jours du Garde-Meuble sont comptés. 

Deux événements marquent l’histoire du lieu :

  • le 13 juillet 1789, les révolutionnaires s’emparent des armes exposées dans la salle d’armes. Le lendemain, ils iront chercher des munitions à… la Bastille.
    La petite histoire raconte que les premiers tirs contre la Bastille ont été tirés par des canons montés sur des affûts damasquinés en argent offerts par le roi du Siam à Louis XIV en 1684, pris la veille dans les collections royales du Garde-Meuble.
  • le 16 septembre 1792, le vol des bijoux de la Couronne a lieu à l'Hôtel de la Marine. Dans la nuit, une quarantaine de personnes entrent dans le salon où sont exposés les bijoux, et dérobent un butin de près de 30 millions de francs.

Le siège du ministère de la Marine pendant 226 ans 

Dès le début de la Révolution, le roi Louis XVI quitte Versailles pour Paris.
Toutes les administrations de l’État présentes à Versailles doivent donc regagner la capitale.
Mais un obstacle de taille se dresse : où les installer à Paris ? Le ministère de la Marine, avec à sa tête le comte de La Luzerne et Jean-Baptiste Berthier, s’installe dans le palais abritant le Garde-Meuble en 1789.

Dans un premier temps, la Marine occupe des espaces au deuxième étage et à l’ouest du premier étage. Il lui faudra moins de 10 ans avant de pouvoir occuper le bâtiment dans son ensemble. C’est le début de deux siècles de présence de cette administration dans ce palais qui portera désormais le nom d’Hôtel de la Marine. Ce n’est qu’en 2015 que le ministère de la Marine quitte le bâtiment.

 

Détail-d'un-panneau-de-papier-peint
 Papier-peint de l'Hôtel de la Marine

Et que devient le Garde-Meuble ?

Symbole de l’Ancien Régime, l’institution est dans un premier temps purement et simplement supprimée lors de la Révolution. Une partie des meubles et objets d’art est alors vendue aux enchères ou brûlée, notamment pour en récupérer les métaux précieux. En 1800, elle est recréée sous le nom de Garde-Meuble des Consuls. Elle deviendra ensuite Mobilier impérial pour devenir finalement Mobilier national en 1870. Le Mobilier national est toujours en charge des meubles des différentes institutions nationales telles que l’Elysée.

Du bureau du chef d’État-Major à la galerie des grandes préfectures de Marine françaises, la Marine va remodeler le lieu en fonction de ses besoins : division des espaces pour augmenter la taille des bureaux, aménagements liés aux évolutions technologiques des XIXe et XXe siècles (électricité, téléphone, ascenseurs…) mais aussi décors comme les portraits des grands marins de la Marine royale.

Au départ de la Marine, la gestion du bâtiment est donnée au Centre des monuments nationaux.
Une restauration de grande ampleur est entreprise pour ouvrir le monument au public et rendre aux appartements des intendants du Garde-Meuble royal leur faste du XVIIIe siècle.

Une architecture caractéristique du XVIIIe siècle français

La façade de la place de la Concorde

La façade du monument marque d’abord par sa parfaite maîtrise de la symétrie selon les normes classiques définies par l’Académie royale d’architecture.
L’Hôtel de la Marine, ainsi que son pendant occidental qui accueille aujourd’hui l’hôtel de Crillon, l’Automobile Club de France et l’hôtel de Coislin, affirme le penchant français pour la rigueur, le tracé géométrique et le goût du XVIIIe siècle pour l’Antiquité. 

La façade se décompose comme suit :

  • au niveau de la rue : un soubassement à arcades permet la circulation des Parisiens.
  • de chaque côté, deux pavillons d’angle tracés selon l’utilisation de dimensions symboliques pour en faire un parfait exemple d’architecture académique et de référence à l’Antiquité. Ils sont tous les deux surmontés de frontons triangulaires sculptés représentant la Magnificence et la Félicité publique.  Elles sont l’œuvre de Guillaume Coustou et Michel-Ange Slodtz.
  • la partie centrale est marquée par une loggia avec une colonnade rappelant les péristyles antiques. Les 12 colonnes crantées sont surmontées de chapiteaux corinthiens.

 

Les appartements de l’intendant

À la tête du Garde-Meuble royal, on trouve un intendant. Officier de la Maison du Roi, il est logé sur place, dans des appartements luxueux, représentatifs de sa fonction.

Aménagés dès 1765 par Pierre Elisabeth de Fontanieu, les appartements de l’intendant sont remodelés à partir de 1786 par Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray. Ils sont un exemple de l’appartement idéal, tel qu’il était perçu à la fin du siècle des Lumières, disposant a minima d’une antichambre, d’une chambre et d’un cabinet.

Les appartements de l’intendant sont situés à l’est, au premier étage, « l’étage noble », donnant actuellement sur la place de la Concorde et la rue Saint-Florentin.
Transformés au fil de années en fonction des occupants des lieux, ils comprennent aujourd’hui : 

● Au nord, les appartements de Thierry de Ville d’Avray : une antichambre, une chambre, le cabinet d’audience et le cabinet des bains. 

● Au sud, la chambre de Madame Thierry de Ville d’Avray

Les deux appartements sont reliés entre eux par les pièces de réception : salon et salle à manger.

● Sur cour, la chambre de Pierre Elisabeth de Fontanieu ainsi que le cabinet des glaces et le cabinet doré installés par l’intendant.

 

Cabinet des glaces, appartements de l’intendant
Cabinet des glaces, appartements de l’intendant © Ambroise Tezenas

Les pièces de réception

La vie de la société aristocratique du XVIIIe siècle se développe autour des réceptions données dans toutes les bonnes maisons.
La maîtresse de maison tient salon, accueille le tout Paris et les intellectuels. Recevoir est un art dont la disposition des pièces des appartements ainsi que le luxe des pièces de réception est la preuve. 

La circulation entre les différents appartements d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle se fait sur un axe vertical, ce qui donne un rôle central à l’escalier monumental qui dessert l’ensemble du bâtiment.

En plus des appartements, l’escalier permet également d’accéder aux galeries d'exposition du lieu qui se trouvent au premier étage sur la façade donnant sur la place de la Concorde : salle d'armes, galerie des grands meubles (étoffes et tentures), salle des Bijoux, galerie des Bronzes. 

À l’origine, ces pièces servaient à présenter les collections royales aux visiteurs français et étrangers. Elles avaient vocation à montrer l’excellence des arts décoratifs à la française et la puissance de la monarchie. Ces espaces ont été convertis au XIXe siècle en salons d’apparats par la Marine.

La grande galerie fût scindée en deux et accueillit de nombreuses réceptions fastueuses tout au long des XIXe et XXe siècles. Des bals pour les sacres de Napoléon et Charles X se déroulèrent en ces lieux. 

 

Salon d'honneur, décor du plafond au-dessus de la glace sans fond
Salon d'honneur, décor du plafond au-dessus de la glace sans fond © Jean-Pierre Delagarde

Ces pièces sont celles qui ont gardé le plus de traces du passage de la Marine dans le bâtiment. On retrouve, par exemple, dans le salon d’honneur des décors fastueux liés à la Marine, mais également dans l’ancienne salle d'armes du Garde-Meuble royal transformée en salle à manger d’honneur ou dans le salon diplomatique.

  • La décoration des salons d'honneur et de réception, réalisée à partir de 1843, marque l’appropriation des lieux par la Marine. Sur les murs des portraits d’amiraux de l’Ancien Régime : Tourville, vice-amiral de Louis XIV, Jean Bart, corsaire issu d’une famille de marins renommés, Duguay-Trouin corsaire malouin au quatre-vingts combats et abordages et Duquesne, lieutenant-général des armées navales de Louis XIV.
  • Toujours conservé aujourd'hui, le bureau du chef d’Etat-major de la Marine est le symbole de l’installation de la Marine dans le bâtiment. Pendant plus de deux siècles, c’est entre ses murs qu’ont été prises les plus grandes décisions de la Marine française, quels que soient les époques et les régimes politiques. Si les murs pouvaient parler...
     

2020, une nouvelle ère pour l’Hôtel de la Marine

Depuis le départ du ministère de la Marine en 2015, l’Hôtel de la Marine est confié au Centre des monuments nationaux. Chargé de mettre en valeur ce patrimoine exceptionnel, le CMN a mené une restauration de grande ampleur de l’ensemble du monument entre 2017 et 2021. 
Son architecture, mais également ses décors peints, le mobilier et les objets d’art des XVIIIe et XIXe siècles présentent au public le lien étroit entre art décoratif, art de recevoir, artisanat d’art, excellence à la française et expression du pouvoir. 

Depuis 2017, les campagnes de restauration ont mis au jour de véritables merveilles, avec notamment la redécouverte des décors originaux des appartements de l’intendant tels qu’ils étaient à la fin du XVIIIe siècle.

 Façade de l'Hôtel de la marine en chantier

La rénovation de l'Hôtel de la Marine est spectaculaire et le système audio fournit pour la visite est très réussi ; au fil des salles, et sans aucune intervention manuelle, il offre une immersion dans la vie quotidienne de l'Hôtel avec de nombreux commentaires. 

Julie Manet, la mémoire impressionniste

Musée Marmottan du 19 octobre 2021 au 20 mars 2022 Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet,...