Avec ses ressources de documentation et ses ateliers de restauration, le musée est un lieu de découverte et de préservation.
Jean Paul Favand y déploie ses spectacles et ses collections sur une
surface de 11 400m2 avec une attention toute particulière aux nouvelles
technologies.
Le musée est féérique mais on ne sait pas trop si la visite permet de voir l'ensemble des collections. Mais ce qui est présenté est de très grande qualité et de nombreuses animations, notamment pour les enfants, permettent de faire revivre ces jeux anciens.
COMÉDIE DRAMATIQUE de Gérard Savoisien, mise en scène d'Arnaud Denis,
décors de Catherine Bluwal, décor de Catherine Bluwal, avec Béatrice
Agenin et Arnaud Denis.
Lorsque, à onze ans, Marie Caillaud entre à Nohant au service de George
Sand, elle ne sait pas encore qu’on l’appellera Marie des Poules, la
servante qui va chercher les œufs au poulailler. Elle ne sait pas non
plus qu’elle y apprendra à lire, à écrire, à jouer la comédie et à
interpréter 35 pièces écrites par George Sand. Elle sait encore moins
qu’elle éprouvera les souffrances d’un amour qui va la marquer à vie.
Maurice, le fils de George, entretiendra avec elle une liaison qui
perdurera pendant plusieurs années. Quelle sera l’attitude de George
Sand ? De Maurice ? Les conventions sociales briseront-elles les
espérances de Marie? Quel sera le destin de Marie des Poules ?
Du grand théatre. Cette pièce, très balzacienne, nous décrit une société de classes hypocrite et cruelle et on peut s'appeler George Sand et être néanmoins la digne représentante d'une classe fermée et condescendante. La pièce décrit un univers social paternaliste où les maitres ont tous les droits sur leur personnel.
L'interprétation des deux comédiens est magistrale ; c'est sans doute l'une des meilleures pièces de cette année 2021.
Musée Cernushi Collection Chih Lo Lo du 5 novembre 2021 au 6 mars 2022
Cette exposition exceptionnelle présente un ensemble de plus de cent chefs-d’œuvre de la peinture chinoise ancienne. Ces peintures et calligraphies, exposées en Europe pour la première fois, sont nées du pinceau des plus grands maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912).
Avant d’être offertes au musée d’art de Hong Kong en 2018, ces œuvres ont été patiemment rassemblées par le collectionneur Ho Iu-kwong (1907-2006) qui, selon la tradition chinoise, leur a donné le nom de Chih Lo Lou, "le pavillon de la félicité parfaite".
Trois siècles de peinture chinoise
Les œuvres de l’exposition Peindre hors du monde ont été créées à un moment clé de l’histoire de la Chine, entre le milieu du XVe siècle et le début du XVIIIe siècle, une période marquée par une profonde rupture historique
qui se traduit par une alternance dynastique. Au cours de ces trois
siècles faits de grandeurs et de misères, les aspirations millénaires
des sages et des poètes à se retirer du monde pour vivre parmi les forêts et les montagnes prennent un sens nouveau sous le pinceau des peintres.
Qiu Ying (v. 1494 v. 1552) "L'éveil du dragon au printemps" Encre et couleur sur soie 119,4 cm x 54,5 cm
Jardins, paysages et quête de sagesse
Le genre du paysage exerce
un rôle majeur dans l’histoire de la peinture chinoise depuis la
dynastie des Song (960-1279). Sous les Ming, paysages et jardins sont
investis de nombreuses significations, reflets des pratiques
collectives, mais aussi des aspirations les plus personnelles. Ainsi,
les jardins du Sud de la Chine évoqués par les célèbres peintres de la dynastie Ming, comme Shen Zhou (1427-1509) ou Wen Zhengming (1470-1559),
présentent l’image poétique d’un idéal partagé par de nombreux lettrés
de leur temps. Au sein d’une vie principalement dédiée aux devoirs de
leurs charges administratives, certains entrevoient dans ces coins de
nature, des lieux où la quête de sagesse devient possible grâce à
l’étude et la méditation. D’autres décrivent, sous la forme de vastes paysages qui se déploient sur de longs rouleaux, les étapes de voyages accomplis en rêve.
Shen Zhou (1427 - 1509) "Le jeune Qian lisant" Encre et couleur sur papier 151 cm x 64,8 cm
La montagne, refuge et source d’inspiration
Pour ces lettrés, l'effondrement de la dynastie Ming et la conquête
de l’empire par les Mandchous sont des événements profondément
traumatisants. La prise de Pékin en 1644 et la fondation d’une nouvelle
dynastie sont suivies de quarante ans de résistance armée. Dans ce
contexte, nombreux sont ceux qui refusent de servir la nouvelle dynastie
Qing et s’isolent dans les montagnes. Renonçant à la carrière de
fonctionnaire et masquant leur identité, certains deviennent moines.
Ce sera le destin des peintres Shitao (1642-1707) et Bada Shanren (1626-1705),
membres de la famille impériale déchue, qui, en revêtant l’habit
monastique, ont fait des temples leur refuge et de la montagne leur
source d’inspiration.
La collection Chih Lo Lou au musée d’art de Hong Kong
Le musée d’art de Hong Kong conserve un peu plus de 7000
calligraphies et peintures chinoises. Parmi les plus précieuses d’entre
elles, figurent les œuvres de la collection Chih Lo Lou, données par le
défunt Ho Iu-kwong, collectionneur et philanthrope. La collection,
initiée dans les années 1950, a permis de préserver un patrimoine qui
semblait alors promis à la dispersion. Quelques décennies plus tard, ces œuvres ont rejoint les collections publiques du musée d’art de Hong Kong,
où elles ont été présentées à l’occasion de sa réouverture après
rénovation, en 2019. À la manière des anciens lettrés chinois, Ho
Iu-kwong a donné un surnom littéraire à sa collection puisque Chih Lo
Lou désigne « le pavillon de la félicité parfaite ». Ce nom évoque à la fois la félicité inséparable de la contemplation des chefs-d’œuvre, mais aussi celle qui naît de l’accomplissement d’une action généreuse.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN de Jean-François Maurier et Rafael Batonnet, mise
en scène de Jean-François Maurier, avec Rafael Batonnet et Michael
Périé.
En partant de l’injonction Beckettienne « Essayer encore. Rater encore,
rater mieux », dans laquelle nous avons vu un programme d’action
hautement clownesque et burlesque, nous nous sommes lancés dans
l’exploration des vastes territoires du ratage plus ou moins programmé.
Avec Les Acharnistes, nous suivons le parcours de deux cabossés de la
vie, deux désœuvrés actifs et inventifs à leur manière, qui tentent
d’organiser leur désordre et de combler leur vide existentiel en mettant
à exécution des projets aussi dérisoires qu’inutiles, parfois mêmes
risqués.
Spectacle très original mais pas drôle ; certaines scènes sont un peu longues et répétitives.
Le Musée d'Art Moderne de Paris
organise, du 10 septembre 2021 au 9 janvier 2022, une exposition inédite
consacrée à Anni et Josef Albers, rassemblant plus de trois cent
cinquante œuvres (peintures, photographies, meubles, œuvres graphiques
et textiles) significatives du développement artistique des deux
artistes.
Au-delà de la présentation très complète de leurs créations
respectives, il s'agit de la première exposition en France dédiée au
couple formé par les deux artistes. C'est en effet ce lien intime et
très complice qui leur a permis, tout au long de leur vie, de se
soutenir, de se renforcer mutuellement, dans un dialogue permanent et
respectueux. Ils ont non seulement produit une œuvre considérée
aujourd'hui comme la base du modernisme, mais ont aussi imprégné toute
une nouvelle génération d'artistes de leurs valeurs éducatives.
Anni Albers (née Annelise Fleischmann, 1899-1994) et Josef Albers
(1888-1976) se rencontrent en 1922 au Bauhaus et se marient trois ans
plus tard. Ils partagent d’emblée la conviction que l’art peut
profondément transformer notre monde et doit être au cœur de
l’existence humaine : « Les œuvres d’art nous apprennent ce qu’est le
courage. Nous devons aller là où personne ne s’est aventuré avant
nous. » (Anni Albers)
Dès le début de leur travail, les deux artistes placent ainsi la
fonction de l’art au cœur de leur réflexion. Ils adhèrent non
seulement à la revalorisation de l’artisanat et aux atouts de la
production industrielle (Bauhaus) pour rendre possible la
démocratisation de l’art, mais ils estiment aussi que la création joue
un rôle essentiel dans l’éducation de chaque individu. Ils ne cessent
de démontrer, en tant qu’artistes mais aussi enseignants, l’impact
incommensurable de l’activité artistique sur la réalisation de soi et,
plus largement, sur la relation avec les autres. Forts de ces valeurs,
ils cherchent à amener leurs élèves vers une plus grande autonomie de
réflexion et à une prise de conscience de la subjectivité de la
perception. Selon eux, l’enseignement ne se réduit pas à transmettre
un savoir théorique déjà écrit mais consiste au contraire à
susciter constamment des interrogations nouvelles : d’abord par
l’observation sensible du monde – visuel et tactile –qui nous entoure ;
puis par la découverte empirique que comporte l’expérimentation
créatrice avec les matériaux à portée de main, sans préjuger de
leurs valeurs esthétiques. « Apprenez à voir et à ressentir la vie,
cultivez votre imagination, parce qu’il y a encore des merveilles dans
le monde, parce que la vie est un mystère et qu’elle le restera. Mais
soyons-en conscients. » (Josef Albers)
L’exposition s’ouvre sur deux œuvres emblématiques de chaque
artiste, illustrant d’emblée, tel un prologue, les valeurs formelles et
spirituelles qui relient le couple. Puis elle suit, de manière
chronologique, les différentes étapes de leur vie. Une première
section rassemble leurs productions, riches et variées, issues du
Bauhaus, de 1920 à 1933. Le départ du couple pour les États Unis en
1933 marque le début de la deuxième section, dédiée aux œuvres
réalisées au Black Mountain College. Puis deux autres temps forts de
la visite s’attachent à présenter une sélection pointue de Pictorial
Weavings de Anni et de Homages to the Square de Josef. Enfin, la
dernière partie de l’exposition est consacrée au travail graphique
d'Anni, initié avec Josef dans les années soixante et qu’elle va
poursuivre jusqu’à la fin de sa vie.
Une salle, spécifiquement dédiée à leurs rôles respectifs en
tant que professeurs, permet aux visiteurs, grâce à d’exceptionnels
films d’archives, de se glisser dans la peau des étudiants et de suivre
un cours « en direct ». Un grand nombre de documents (photographies,
lettres, carnets de notes, cartes postales, etc.), réunis avec l’aide
de la Fondation Josef et Anni Albers, permet également de
contextualiser le travail des deux artistes.
L'exposition est organisée en étroite collaboration avec The Josef and Anni Albers Foundation à Bethany, Connecticut.
Exposition très réussie et particulièrement fournie en œuvres des deux artistes. Les vidéos de Josefs Albers sont intéressantes pour comprendre la démarche de l'artiste qui était également comme sa femme professeur d'art.
SEUL-E EN SCÈNE de Jean-François Halin et Patrick Timsit, mise en scène Étienne Balasy, avec Patrick Timsit.
2015, triomphe au Rond-Point : Patrick Timsit fait honneur au "rire de
résistance" et ne recule devant aucun brûlot de la société – migrants,
néonazis ou handicapés... Il revient avec malice jouer les "cons de
service". Il fait rire avec tout ce qui fait mal. Il ne lâche pas ses
proies, en appétit toujours de ce qui pourrait déranger le plus. Enfant
d’Alger et d’une famille de maroquiniers, agent immobilier avant de
connaître le succès avec La Crise, Un Indien dans la ville, Pédale
douce, Le Cousin ou Stars 80, il écrit, réalise aussi. Regard social,
œil narquois, il se fait le trublion d’une société engluée dans un
politiquement correct plus visqueux que jamais, plonge dans les
marécages de la bien-pensance, et ça éclabousse, joyeusement, d’un rire
vaccin. Aujourd’hui, Patrick Timsit nous fait ses adieux. Il est le seul
à y croire.
TIMSIT comme on l'aime, drôle et caustique mais ce serait son public qui serait méchant (plutôt des quinquas et des sexagénaires). L'intro vidéo du spectacle est très drôle notamment les commentaires de Jérôme Commandeur.
TIMSIT nous donne 10 bonnes raisons de raccrocher, prétextes à des digressions. Est-ce vraiment le clap final ? l'avenir nous le dira mais avec les artistes on est jamais sûr de rien.
COMÉDIE DRAMATIQUE écrit et mis en scène par Stéphane Olivié-Bisson et
David Salles, décors d'Angelo Zamparutti, costumes de Marie Credou, avec
Delphine Baril, Stéphane Olivié-Bisson et David Salles.
Un voyage drôle et mouvementé au cœur du pouvoir! Que retiendra-t-on de
la Vème République? Est-ce qu’un homme providentiel ça existe? Si vous
aviez du pouvoir, beaucoup de pouvoir, quel type d’homme ou de femme
seriez-vous? De de Gaulle à Macron, en passant par Pompidou, Giscard
d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande, "Douce France" est
une fantaisie satirique qui s’inspire de faits historiques vérifiés et
recoupés. Cette traversée, nous la commençons en 1966 sous Charles de
Gaulle en compagnie de deux conseillers spéciaux du Président sur
lesquels le temps ne semble pas avoir de prise. Les règnes se succèdent
et eux ne bougent pas. Les Présidents sont les trains, eux sont la gare.
Très bonne pièce et très originale. On rit beaucoup et ceux qui s'intéressent à la politique et aux petites histoires de la politique seront ravis.
La pièce est rythmée et on ne s'ennuie à aucun moment. A voir absolument.
Depuis
une quinzaine d'années, le collectionnisme suscite un regain d'intérêt,
et est à l'origine de nombreuses études, expositions et publications.
Dans ce cadre, la collection Signac est un véritable cas d'école car
elle reflète le regard et les partis-pris d'un artiste particulièrement
actif sur la scène artistique de son temps. La collaboration avec les
archives Signac, qui conservent, outre la correspondance de l'artiste,
les carnets où il consignait ses achats, permet d'établir un recensement
précis des peintures, dessins et estampes qui lui ont appartenu.
Autodidacte, Signac apprend
son métier en regardant les œuvres des impressionnistes, en particulier
celles de Claude Monet, d'Edgar Degas, de Gustave Caillebotte ou
d'Armand Guillaumin qui pour la plpart figurent dans sa collection. Sa
première acquisition est un paysage de Paul Cézanne.
Issu d'une famille aisée sans être riche, Signac peut envisager de
réunir des œuvres importantes, mais se doit d'être réfléchi dans ses
choix. D'emblée, le rôle qu'il joue dans la fondation puis
l'organisation du Salon des artistes indépendants, dont il devient
président en 1908, le place au carrefour des différentes tendances de
l'avant-garde. S'il privilégie souvent les œuvres de ses amis
néo-impressionnistes, celles de Georges Seurat, de Camille Pissarro, de
Maximilien Luce ou d'Henri-Edmond Cross en particulier, il s'intéresse
aussi à celles des Nabis, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Ker-Xavier
Roussel, Maurice Denis et Félix Vallotton.
Parmi la génération suivante, sa passion de la couleur le conduit à
aimer les fauves, en particulier Kees Van Dongen, Henri Matisse, Charles
Camoin et Louis Valtat. Car l'auteur du traité D'Eugène Delacroix au
néo-impressionnisme indique d'emblée la filiation qui du
néo-impressionnisme mène au fauvisme. La collection réserve aussi
quelques surprises dont des œuvres moins attendues chez le chantre de la
couleur, comme un beau fusain d'Odilon Redon ou un tableau « un peu
lubrique » de Walter Sickert.
Quel exploit pour constituer une collection dispersée depuis des dizaines d'année ! il faut reconnaitre que Signac avait un certain flair.
Très belle exposition avec des toiles très connues, comme LE CIRQUE de Seurat.
COMÉDIE DE BOULEVARD de Marc Fayet, avec Alexandre Pesle, Capucine Anav, Emmanuelle Boidron, mise en scène Luq Hamett.
Philippe a une femme et une maîtresse, jusque-là tout va bien… Mais
lassées du traitement qu’il leur accorde, elles décident de goûter aux
plaisirs de l’autre. La femme veut être traitée comme une maîtresse et
la maîtresse comme une femme. C’est le Switch! A partir de cet instant,
Philippe va avoir une vie beaucoup plus compliquée...
Une pièce drôle sans prétention et sans prise de tête. C'est bien joué, on rit, on passe un bon moment.
Centre George Pompidou Du 20 octobre 2021 au 7 mars 2022
« Baselitz – La rétrospective » est la première exposition exhaustive
consacrée à Georg Baselitz, avec la complicité de l’artiste. Quelque six
décennies de création sont abordées selon un parcours chronologique qui
met en valeur les périodes les plus marquantes du travail de l’artiste
né en 1938.
Inclassable, oscillant entre figuration, abstraction et approche
conceptuelle, Baselitz dit peindre des images qui n’ont pas encore
existé, et exhumer ce qui a été rejeté dans le passé. Intiment liée au
vécu et à l’imaginaire de l’artiste, son œuvre puissante révèle son
interrogation concernant les possibilités de la représentation de ses
souvenirs, des variations des techniques et motifs traditionnels en
peinture, des formes esthétiques établies au fil de l’histoire de l’art,
ainsi que des formalismes dictés et véhiculés au sein des différents
régimes politiques et esthétiques des 20e et 21e siècles, démontrant la
complexité d’être artiste peintre dans l’Allemagne d’après-guerre.
Peinture et sculpteur difficilement accessible sans guide pour des explications. Une peinture torturée mais que le peintre ne la revendique pas comme telle. Les formats des tableaux sont impressionnants et les motifs variés car BASELITZ s'est souvent renouvelé.
COMÉDIE d'Arthur Conan Doyle, Christophe Delort, mise en scène par
Christophe Delort, avec, en alternance, Christophe Delort ou Emmanuel
Gasne ou Mathieu Davidson, Karim Wallet ou Henri Rizk ou Jean-Marc
Guillaume, Sidonie Groignet ou Aurélie Vigent ou Letti Laubie.
Parallèlement au succès du Mystère de la vallée de Boscombe, voici une
nouvelle adaptation interactive d’une aventure de Sherlock Holmes par
Christophe Delort! Sherlock et le docteur Watson enquêtent sur la
curieuse disparition d’un diamant d’exception dans une chambre d’hôtel…
Venez participer à cette enquête interactive à l’humour british. Tois
comédiens, dix personnages, une dinde !
Une première avec quelques imperfections plutôt drôles. C'est une pièce auquel participe également les spectateurs et ce qui crée une interaction amusante en fonction des propositions faites. Le comédien qui joue Sherlock Holmes est particulièrement à l'aise pour jongler entre texte et échanges avec les publics et ses deux autres partenaires. Au final, on rit et on passe un bon moment de théatre sans prétention.
COMÉDIE de Franck Kenny, mise en scène de Bruno Bachot, avec en
alternance Fabrice Fara, Florent Chesné, Franck Duarte, Rémi Viallet,
Jean-Romain Krynen et Gauthier Jeanbart.
Un véritable ami, c’est celui qui nous aide... même quand on vient de
tuer quelqu’un! Mais que se passe-t-il quand on essaie de vérifier?
Trois amis d’enfance vont passer une soirée explosive qui va mettre au
défi leur amitié et révéler certains secrets... inavouables! Et vous?
Jusqu’où iriez-vous par amitié ?
L'intrigue est sympa et les rebondissements sont réussis mais au final on rigole peu ; c'est un problème de mise en scène et de jeu des acteurs. Les prestations sont inégales tout au long de la pièce.
Centre Pompidou - du 8 septembre 2021 au 6 décembre 2021
Le Centre Pompidou présente la première rétrospective en France de
Georgia O’Keeffe (1887 – 1986), l’une des plus grandes figures de l’art
nord-américain du 20e siècle. Riche d’une centaine de
peintures, dessins et photographies, l'exposition propose un parcours
complet à travers sa carrière artistique. Disparue à 98 ans, Georgia
O’Keeffe aura traversé l’essentiel des aventures esthétiques du siècle
précédent. Dans les années 1920, elle appartient au cercle restreint des
inventeurs du modernisme américain, puis participe, dans les années
1930, à la recherche identitaire qui marque les États-Unis, avant de
devenir dans les années 1960 une pionnière de la peinture abstraite
« hard edge ».
Cette
exceptionnelle réunion d’œuvres a été rendue possible grâce au soutien
des principales collections privées et publiques internationales,
principalement nord-américaines : Musée Georgia O'Keeffe de Santa Fe,
MoMA, Metropolitan Museum de New York, Whitney Museum of American art,
Art Institute de Chicago, Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid… Le
parcours de l’exposition, délibérément fluide et ouvert, déroule
chronologiquement la trajectoire artistique de Georgia O'Keeffe ; des
premiers vertiges « cosmiques » que lui inspire l’immensité des plaines
texanes en 1910, aux métropoles et aux paysages ruraux de l’État de New
York des années 1920-1930, jusqu’au Nouveau Mexique, où elle s’établie
définitivement après la Seconde Guerre mondiale.
Lieu
déterminant dans la carrière artistique de Georgia O’Keeffe,
l’exposition s’ouvre sur un espace consacré à la Galerie 291. Lors de
son installation à New York en 1918, elle y découvre les artistes et
mouvements novateurs de l’art moderne européen, qui l'inspirent. Le
photographe Alfred Stieglitz, co-fondateur de la galerie, organise entre
autres les premières expositions américaines d’Auguste Rodin, Henri
Matisse, Francis Picabia et Paul Cézanne.
La Galerie édite la revue Camera Work, dans laquelle Georgia O’Keeffe découvre la traduction d’un extrait du Spirituel dans l’art
(1912) de Vassily Kandinsky. Elle se reconnaît dans l’esthétique du
peintre russe, ancrée dans un symbolisme conciliant sentiment romantique
de la nature et spiritualisme. Cette filiation revendiquée par O’Keeffe
conduit l’historiographie américaine, Barbara Rose et Barbara Novak
notamment, à placer son œuvre dans la postérité du premier paysagisme
américain incarné par Thomas Cole, Albert Bierstadt, Thomas Moran, ainsi
qu’à la rattacher à l’enseignement « transcendentaliste » du philosophe
Ralph Waldo Emerson et à la poésie de Walt Whitman.
Alfred Stieglitz est le premier à exposer les dessins de Georgia O’Keeffe à la galerie 291 (Special No. 15,
1916-1917) ; un coup de foudre artistique, puis amoureux s’opère entre
la jeune peintre et le photographe qui consacrera dès lors chaque année
une exposition aux œuvres récentes d’O’Keeffe. Il associe à sa peinture
les « plumes » les plus perspicaces de la critique de son temps,
contribuant à sa reconnaissance publique et à conforter sa place sur un
marché de l’art en pleine expansion. En 1929, elle est la première
artiste femme à intégrer les expositions du MoMA qui vient d’être créé.
Plus tard, elle est la première encore à qui les plus grands musées
américains consacrent une rétrospective (Chicago en 1943, le MoMA en
1946). Pour la génération d’artistes féministes des années 1960, Georgia
O’Keeffe fait figure de « brise-glace », elle est celle qui ouvre la
voie à la reconnaissance d’un art qui n’est plus nécessairement associé
au genre de son auteur.
Au-delà des peintures de fleurs
qui ont fait sa renommée, l’exposition « Georgia O'Keeffe » au Centre
Pompidou restitue à son œuvre sa complexité et sa richesse
iconographique. Des gratte-ciels de New York et des granges de Lake
George aux ossements de bovins qu’elle rapporte de ses promenades dans
les déserts indiens (Ram’s Head, White Hollyhock-Hills,
1935), la peinture de Georgia O’Keeffe se réinvente au cours des
décennies. Si l’inspiration végétale est un motif récurrent de
l’artiste, l’exposition la replace dans une tradition qui s’enracine
dans le grand sentiment de la nature hérité du Romantisme historique.
Réinventé par le panthéisme de l’écrivain D.H. Lawrence, il innerve
l'œuvre d’O'Keeffe et teinte d’érotisme ses paysages et motifs végétaux.
Tout au long de sa très longue carrière, Georgia O'Keeffe s'est constamment renouvelée et les tableaux de cette exposition le démontrent. A part quelques tableaux sombres, c'est une peinture colorée (les fleurs) et de paysages épurés. Très belle exposition.
Du 5 octobre 2021 au 23 janvier 2022, le Petit Palais présente la
première rétrospective française consacrée à Ilya Répine, l’une des plus
grandes gloires de l’art russe. Peu connu en France, son œuvre est
pourtant considéré comme un jalon essentiel de l’histoire de la peinture
russe des XIXe et XXe siècles. Une centaine de tableaux, prêtés
notamment par la Galerie nationale Trétiakov de Moscou, le Musée d’État
russe de Saint-Pétersbourg et le musée d’art de l’Ateneum d’Helsinki,
dont certains très grands formats, permettront de retracer son parcours à
travers ses chefs-d’œuvre.
Figure incontournable du monde de l’art de l’époque, Répine s’intéresse
aux différents aspects de la vie culturelle : littérature, musique,
sciences… Il est très proche de nombreuses personnalités russes comme
l’écrivain Tolstoï, le compositeur Moussorgski, ou encore le
collectionneur Trétiakov. Témoin de tous les bouleversements de la
Russie de son temps, Répine est particulièrement attentif aux profondes
mutations historiques et sociales que connaît son pays et en fait l’écho
à travers ses œuvres.
Grâce à une scénographie immersive et des prêts exceptionnels, le
parcours de l’exposition plongera les visiteurs dans la Russie des tsars
et des révolutions, et présentera la diversité des sujets et des styles
développés par Répine au cours de sa carrière : un vaste panorama pour
mieux découvrir ce peintre de l’âme russe.
Commissariat : Christophe Leribault, directeur du Petit Palais ;
Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef des peintures du XIXe au
Petit Palais ; Tatiana Yudenkova, cheffe du département des peintures
(seconde moitié du XIXe siècle – début du XXe siècle), Galerie nationale
Trétiakov, Moscou
Très belle exposition facile d'accès. Beaucoup de portraits saisissant de réalité et quelques grands formats décrivant des scènes de travailleurs russes ou des moments historiques. C'est incontestablement une exposition à ne pas manquer car la quasi totalité des œuvres exposées viennent des musées russes.
COMÉDIE DRAMATIQUE de et mise en scène par Wajdi Mouawad, avec
Odette Makhlouf, Wajdi Mouawad, Christine Ockrent, Aïda Sabra et quatre
enfants en alternance.
Mère est le troisième opus du cycle Domestique, après les solos
Seuls et Sœurs et avant la création de Père et Frères. À partir
d’éléments autobiographiques, Wajdi Mouawad déploie une fiction dans
laquelle le regard d’un enfant de 10 ans observe le croisement de
l’histoire d’une famille en exil avec la grande histoire.
Beau spectacle mais ce n'est pas le meilleur de Wajdji Mouawad. c'est l'histoire de sa mère, des années d'exil passé à Paris alors que la guerre du Liban vient de commencer. Ce histoire fait écho aux événements actuels et Mouawad le rappelle de manière clair à la fin du spectacle.
Le principal reproche est que la pièce est jouée en arable et ce n'est pas très agréable à l'oreille, d'autant que sa mère crie son texte pendant la quasi totalité de la pièce. A la longue c'est fatiguant mais le tout reste néanmoins émouvant.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN de Bérangère Gallot et Sophie Nicollas, mise en
scène de Benoit Lavigne, avec Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury,
Guillaume d'Harcourt, Lauriane Lacaze et Mathieu Rannou.
Louis Blériot, industriel, passionné d'aviation s'apprête à relever un
défi historique : traverser la Manche en aéroplane. Mais rien ne se
passe comme prévu : une météo capricieuse et la présence de son rival,
le bel Hubert Latham, ne lui laissent aucun répit. S'engage alors une
véritable course contre la montre pour être le premier à relier
l'Angleterre par les airs et ainsi entrer dans l'Histoire. Suspens,
intrigue et émotion sont au coeur de cette épopée humaine à découvrir en
famille.
Cette pièce nous raconte les quelques heures vécues par Louis Blériot avant son exploit : avec son épouse, sa première admiratrice, on partage ses rêves, ses ambitions, ses doutes, la pression de la presse (déjà). Très jolie pièce avec une troupe de comédiens talentueux.
TEXTE(S) de et avec Hervé Briaux, Accompagnement scènique de Chantal de la Coste.
Montaigne, après s’être retiré des affaires publiques, passa les vingt
dernières années de sa vie à inviter le monde dans sa bibliothèque, afin
de se mesurer aussi justement que possible à cette immensité. Hervé
Briaux s’en fait le vivant interprète.
Spectacle très original car il faut beaucoup de talent pour jouer Montaigne et porter ses réflexions sur les hommes, la vie, les relations humaines, la mort.
COMÉDIE DE BOULEVARD de Georges Feydeau, mise en scène de Ladislas
Chollat, assistant mise en scène Eric Supply, avec Patrick Chesnais,
Isabelle Gélinas, Nicolas Vaude, Benoît Tachoires, Elsa Rozenknop et
Karl Eberhard.
Apprenant que son premier mari qu’elle aimait aveuglément l’avait
déshonorée par 365 fois en 8 ans de mariage, Angèle, sa veuve, est
aujourd’hui sur ses gardes. Et c'est son nouvel époux, Ribadier qui
subit chaque jour sa suspicion et sa rancœur. Mais Ribadier a un secret :
toutes les nuits il a un système infaillible pour sortir discrètement
de la maison et échapper à la surveillance de sa femme.
Ce n'est pas la mise en scène la plus drôle vue pour cette pièce mais il faut reconnaitre que les comédiens sont d'un très bon niveau et particulièrement le très talentueux Patrick Chesnais.
Robert Wilson / CocoRosie Théâtre du Chatelet - 1H15 - 5 à 36€
Un émerveillement à partager en famille
Trois parties composent ce spectacle, qui comprennent chacune quatre tableaux et sont séparées par des interludes (un numéro de singes, puis un détour par la banquise avec le phoque blanc Kotick), tandis que les chansons en anglais procurent une respiration aux récits et dialogues parlés en français. Comme autant d’échappées belles.
Au récit initiatique, l’adaptation du Livre de la jungle par Robert Wilson emprunte sa forme et ses codes : le spectacle suit les tribulations de Mowgli, ce petit d’homme, depuis son arrivée dans la jungle, où il est adopté par les loups, jusqu’à son espoir de trouver une vraie famille. Entretemps, il tue son ennemi le plus acharné, le tigre Shere Khan, mais se voit aussi abandonné par ses anciens amis qui l’ont autant protégé qu’instruit : l’ours Baloo, la panthère Bagheera et tant d’autres animaux. Leur affection a d’abord triomphé de l’implacable sauvagerie qui a pour nom « Loi de la jungle », mais celle-ci s’applique à l’identique dans le monde des humains où Mowgli va devoir se frayer une voie – et vivre sa vie – après les adieux. Affrontement et émancipation, luttes et difficile conciliation. Pour raconter cette histoire sans en tirer de morale, une structure rigoureuse s’allie avec un ludisme flamboyant entraîné par la musique de CocoRosie, groupe avec lequel Robert Wilson a déjà collaboré. mais
Très joli spectacle féérique (mais avec des décors dépouillés) avec de très bonnes chansons et de très belles voix. Pas sûr que les plus jeunes agents est compris l'histoire et surtout les textes en grande partie en anglais et les chansons exclusivement en anglais
De Natalia Semenova Éditions Actes Sud - 320 pages - 22,80€
Les Morozov et les Chtchoukine, les deux principales familles qui ont
dominé la vie culturelle moscovite du début du XXe siècle, ont inventé
le concept de philanthropie artistique et directement contribué à la
reconnaissance internationale des peintres modernes français. Leurs deux
collections d'art moderne, parmi les plus belles, aujourd'hui réparties
entre Moscou et Saint-Pétersbourg, forment un ensemble majeur de chefs-d’œuvre avec des toiles exceptionnelles de Cézanne, Gauguin, Van
Gogh, Renoir, Monet, Bonnard, Denis, Matisse, Derain, Picasso...
Livre passionnant sur les frères Morozov et l'histoire de leurs collections. L'auteur nous plonge dans la Russie d'avant la révolution de 1917 dans un univers d'ultra-riches ; les derniers chapitres sont consacrés à l'histoire de ces collections sous l'ère soviétique.
Seul en scène, Jos Houben anime une conférence d’un genre particulier,
entre philosophie et anthropologie. Il y dissèque les mécanismes du
rire, en analyse leurs causes et leurs effets. Rien ne résiste à la
perspicacité de son exposé : nos mimiques, nos gestes, nos comportements
recèlent un potentiel comique que son œil expert et son art, immense,
de comédien savent retranscrire sur scène en révélant leur caractère
saugrenu et burlesque. Des premiers pas de bébé à notre façon de
marcher, de la chute d’un quidam dans un restaurant à la façon de
prononcer les noms de fromages, il révèle tous ces infimes éléments,
souvent insaisissables, qui déclenchent le rire.
Spectacle original sur les mécanismes du rire. C'est drôle, rythmé et intelligent. Ce comédien belge, également professeur de comédie et metteur en scène, est très sympathique et faire preuve d'une grande connivence avec le public.
COMÉDIE DRAMATIQUE de Jean-Luc Lagarce, mise en scène par Marcial Di Fonzo Bo, avec Catherine Hiegel.
Naître, ce n'est pas compliqué. Mourir, c'est très facile. Vivre, entre
ces deux événements, ce n'est pas nécessairement impossible. Il n’est
question que de suivre les règles et d’appliquer les principes pour s’en
accommoder, il suffit de savoir qu’en toutes circonstances, il existe
une solution, un moyen de réagir et de se comporter, une explication aux
problèmes, car la vie n’est qu’une longue suite d’infimes problèmes,
qui, chacun, appellent et doivent connaître une réponse.
On ne comprends pas le sens de ce spectacle et la présence de Catherine Hiegel dans un truc sans intérêt.
Le musée Jacquemart-André célébre le génie
créatif de Sandro Botticelli (1445 – 1510) et l’activité de son atelier,
en exposant une quarantaine d’œuvres de ce peintre raffiné accompagnées
de quelques peintures de ses contemporains florentins sur lesquels
Botticelli eut une influence particulière. La carrière de Botticelli,
devenu l’un des plus grands artistes de Florence, témoigne du
rayonnement et des changements profonds qui transforment la cité sous
les Médicis.
Botticelli est sans doute
l’un des peintres les plus connus de la Renaissance italienne malgré la
part de mystère qui entoure toujours sa vie et l’activité de son
atelier. Sans relâche, il a alterné création unique et production en
série achevée par ses nombreux assistants. L’exposition montre
l’importance de cette pratique d’atelier, laboratoire foisonnant d’idées
et de formation, typique de la Renaissance italienne. Elle présente
Botticelli dans son rôle de créateur, mais également d’entrepreneur et
de formateur.
En suivant un ordre
chronologique et thématique, le parcours illustre le développement
stylistique personnel de Botticelli, les liens entre son œuvre et la
culture de son temps, ainsi que l’influence qu’il a lui-même exercée sur
les artistes florentins du Quattrocento.
L’exposition
bénéficie de prêts d’institutions prestigieuses comme le musée du
Louvre, la National Gallery de Londres, le Rijksmuseum d’Amsterdam, les
musées et bibliothèques du Vatican, les Offices, la Galleria Sabauda de
Turin, la Galleria dell’Accademia et le musée national du Bargello à
Florence, la Gemäldegalerie de Berlin, l’Alte Pinakothek de Munich et le
Städel Museum de Francfort.
Des œuvres exceptionnelles mais Jacquemart-André est définitivement un lieu d'exposition inadapté et indigne du fait de l’exiguïté de ses salles.
Musée de l'Orangerie Exposition jusqu'au 10 janvier 2022
Le
musée de l’Orangerie présente une exposition faisant dialoguer les
œuvres de Chaïm Soutine (1893–1943), peintre de l’École de Paris
d’origine russe (actuelle Biélorussie) et de Willem de Kooning
(1904-1997), expressionniste abstrait américain d’origine néerlandaise.
Cette exposition s’attachera plus spécifiquement à explorer l’impact de
la peinture de Soutine sur la vision picturale du grand peintre
américain.
Soutine a en effet marqué la génération des peintres d’après-guerre
par la force expressive de sa peinture et sa figure d’« artiste
maudit », aux prises avec les vicissitudes et les excès de la bohème
parisienne. Son œuvre a été particulièrement visible aux États-Unis
entre les années 1930 et 1950, moment où l’artiste figuratif de
tradition européenne est relu à l’aune des théories artistiques
nouvelles. La peinture gestuelle et l’empâtement prononcé des toiles de
Soutine conduisent critiques et commissaires d’exposition à le proclamer
« prophète », héraut de l'expressionnisme abstrait américain.
C'est précisément au tournant des années 1950 que Willem de Kooning
entame le chantier pictural des Woman, toiles dans lesquelles se
construit un expressionnisme singulier, entre figuration et abstraction.
L'élaboration de ce nouveau langage correspond au moment où le peintre
convoque l’univers artistique de Chaïm Soutine et s’y confronte. De
Kooning découvre les tableaux de son prédécesseur dès les années 1930,
puis à la rétrospective qui consacre le peintre au Museum of Modern Art à
New York en 1950. Il sera particulièrement marqué ensuite par la
présentation des toiles de Soutine dans les collections de la Fondation
Barnes de Philadelphie, où il se rend avec sa femme Elaine en juin 1952.
Mieux que tout autre artiste de sa génération, de Kooning a su
déceler la tension entre les deux pôles apparemment opposés de l’œuvre
de Soutine : une recherche de structure doublée d’un rapport passionné à
l’histoire de l’art, et une tendance prononcée à l’informel. L’œuvre de
Soutine devient alors une référence permanente pour l’artiste
américain. De Kooning, qui cherche à dégager sa peinture de
l’antagonisme art figuratif / art abstrait en élaborant une troisième
voie originale, trouve dans l’art de Soutine une légitimation de sa
propre pratique.
L'exposition mettra en dialogue les univers singuliers de ces deux
artistes au travers d’une cinquantaine d’œuvres articulées autour de
thématiques essentielles : la tension entre la figure et l'informe, la
peinture de la « chair », la pratique picturale « gestuelle » des deux
artistes. Ces moments thématiques seront ponctués de remises en
perspective historiques, par l’évocation de la rétrospective de Soutine
au MoMA en 1950 et de la visite de de Kooning à la Fondation Barnes en
1952.
Cette proposition, la première sur ce sujet, s'inscrit dans la ligne
de programmation d’expositions temporaires que porte le musée de
l’Orangerie autour de sa collection, notamment autour de celle de Paul
Guillaume à la suite d’Apollinaire. Le regard du poète (2016), de Dada Africa, sources et influences extra-occidentales (2017), de Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique (2020) et rejoint la question de la réception américaine, faisant suite à Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet (2018).
L’exposition est organisée conjointement avec la Fondation Barnes
de Philadelphie, qui possède un nombre important d’œuvres de Soutine.
Elles ont été réunies par le docteur Barnes sur les conseils de Paul
Guillaume, qui est à l’origine de la collection du musée de l’Orangerie.
Exposition présentée à la Fondation Barnes de Philadelphie du 7 mars au 8 août 2021.
Très belle exposition mais qui nécessite d'être accompagné d'un spécialiste pour commenter les œuvres car Soutine et De Kooning ne peuvent pas être compris sans un minimum d'explications.
COMÉDIE d’Oscar Wilde, mise en scène d'Arnaud Denis, avec Evelyne Buyle,
Olivier Sitruk, Delphine Depardieu, Arnaud Denis, Nicole Dubois, Marie
Coutance, Jean-Pierre Couturier, Gaston Richard et Fabrice Talon.
Deux dandys de la haute société Londonienne découvrent qu’ils ont
recours au même stratagème pour mener une double vie : ils s’inventent
chacun un faux frère malade qui leur sert d’alibi, afin de satisfaire
leurs escapades libertines. Mais l’amour vient à s’en mêler, et il leur
faudra faire un choix. Jack et Algernon pourront- ils continuer à mentir
ainsi à leur entourage? Pourront-ils éviter que la vérité éclate auprès
de leurs fiancées respectives? C’est sans compter que la vénérable
Tante Augusta veille à ce que la morale soit respectée en toute chose...
croit-on.
Une pièce de boulevard enlevée, ponctuée de bons mots, avec une intrigue totalement extravagante. C'est drôle, burlesque et les comédiens sont au top. Un très beau moment de théatre.
Nous sommes ravis de vous annoncer le retour au Théâtre de l’Atelier de
l’un de nos plus grands comédiens… Monsieur Sami Frey. Après "Premier
Amour" (à 3 reprises !) et "Cap au Pire" de Samuel Beckett, Sami Frey a
choisi de faire entendre ici, au travers d’une lecture, la transcription
exacte de l’entretien qu’eût Claude Lanzmann en 1979 pendant le
tournage de "Shoah" avec Maurice Rossel, délégué à Berlin du CICR
pendant la guerre.
Très belle lecture de Sami Frey.
Claude Lanzman a interviewé Maurice Rossel qui s'est rendu à
Theresienstadt le 23 juin 1944 où sa visite avait été préparée par une mise en scène
soigneusement organisée. Il parcourut le ghetto sous la conduite
d'officiers SS, sans avoir la possibilité de s'entretenir avec les juifs
du ghetto ni de pénétrer dans la forteresse. Le 27
septembre 1944, il se rendit à Auschwitz où il s'entretient
avec le commandant du camp, mais il n'est pas autorisé à pénétrer à
l'intérieur. Claude Lanzman ne remet pas en cause le rôle du CICR qui n'était autorisé qu'à visiter les camps de prisonniers militaires mais s'étonne des comptes-rendus de ces deux visites assez neutres. Effectivement Maurice Rossel savait sans savoir et n'était sans doute pas très curieux mais il est toujours facile après coup quand on connait l'horreur des camps de concentration de critiquer le CICR qui finalement était juste toléré par les nazis.
COMÉDIE d'Alil Vardar et Thomas Gaudin, mise en scène Alil Vardar, avec
Alil Vardar, Marie Laetitia Bettencourt, Jean-Marc Landes, Isabelle Pean
et Arsène Mosca.
Docteur Alil & Mister Vardar est non seulement un hommage au
génialissime Jerry Lewis, mais aussi une comédie hilarante qui traîte de
la vie dans une entreprise. Claude a un physique "particulier", il est
le souffre douleur de son chef de service Mr Guidon. Tous les deux sont
sous le charme de Rosanna, la jolie secrétaire qui cache bien son petit
jeu. Tout ce beau monde travaille dans une usine dirigée de main de
maître par Madame DeBrouckere. Ne supportant plus les humiliations de
son chef de service, Claude va prendre une potion magique qui va le
transformer ! Bref, ça va se compliquer pour Mr Guidon...
Du théatre de boulevard lourdingue mais avec Alil Vardar on sait toujours à quoi s'attendre. C'est drôle, quelques improvisations et de l'imprévu, comme une porte du décor qui se dégonde. On passe un bon moment avec cette comédie sans prise de tête.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN texte et mise en scène Pauline Bureau, avec Yann
Burlot, Martine Chevallier, Nicolas Chupin, Rebecca Finet, Sonia Floire,
Camille Garcia, Maria Mc Clurg, Marie Nicolle, Anthony Roullier et
Maximilien Seweryn, à l’image Grégory Defleur, Kelly Rivière et les
enfants Rose Josefsberg Fichera et Jason Kitchin.
Liz a 35 ans et parcourt le monde pour piloter des chantiers et faire
pousser des toits végétalisés. Marionnettiste, Alexandre est souvent en
tournée et dans les hôtels. Bloqués par la neige dans un aéroport à
Francfort, ils se rencontrent. C’est le coup de foudre auquel succèdent
la vie de couple et l’envie d’avoir un enfant. Mais ça ne se passe pas
comme ils l’avaient prévu. La vie les emmène sur un chemin inattendu où
Liz et Alexandre découvriront en eux une force insoupçonnée jusqu’à
traverser l’océan pour rencontrer Rose, qui a le nom d’une fleur et
l’envie de porter leur enfant.
Le thème de la GPA n'est pas forcément enthousiasment mais au final on se laisse prendre par l'histoire car la mise en scène est extraordinaire. Les moyens scéniques mis en œuvre sont impressionnants. La pièce traite le sujet de manière pédagogique mais aussi très militante.
Du 22 septembre 2021 au 22 février 2022, l’exposition événement réunit
plus de 200 chefs-d’œuvre d’art moderne français et russe des frères
moscovites Mikhaïl Abramovitch Morozov (1870-1903) et Ivan Abramovitch
Morozov (1871-1921).
Présentée pour la première fois hors de Russie, La Collection Morozov rassemble
des œuvres majeures de Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Renoir, Monet,
Bonnard, Denis, Matisse, Derain et Picasso aux côtés d’artistes
emblématiques de l’avant-garde russe tels que Vroubel, Malevitch,
Répine, Larionov, Sérov.
Vincent Van Gogh, La mer aux Saintes-Maries, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1888 Musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou
Valentin Sérov, Portrait du collectionneur de la peinture moderne russe et française Ivan Abramovitch Morozov , Moscou, 1910 Galerie Trétiakov, Moscou
Les frères Mikhaïl et Ivan Morozov, hommes d'affaire moscovites, ont
constitué une collection extraordinaire d'oeuvres d'art moderne
d'artistes tels Picasso, Matisse, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Bonnard,
Denis, Degas, ainsi que d'artistes russes (Vroubel, Chagall, Malevitch,
Repine, Larionov, Serov...) Nationalisée lors de la révolution de 1917,
la collection fut distribuée, après la Seconde Guerre mondiale, entre le
musée de l'Ermitage (à Saint-Pétersbourg), le Musée des Beaux-Arts
Pouchkine et la galerie Tretiakov (à Moscou). C'est grâce à la
collaboration remarquable de ces musées russes que la Fondation Louis
Vuitton présentera ces œuvres. Il s'agit d'un événement artistique
exceptionnel puisque jamais cet ensemble d’œuvres n'a été présenté hors
de Russie.
Exposition exceptionnelle avec notamment deux tableaux de Monet éblouissants.
THÉÂTRE CONTEMPORAIN texte et mise en scène Pierre-Yves Chapalain, avec
Hiba El Aflahi, Caddy, Marie Cariès, Pierre-Yves Chapalain, Pierre
Giraud, Émilie Incerti Formentini, Kahena Saighi, Nicolas Struve,
dramaturgie Kahena Saighi, collaboration artistique Jonathan Le Bourhis,
lumière Florent Jacob, son Samuel Favart-Mikcha, scénographie et
costumes Adeline Caron et régie générale Andréa Warzée
Éléonore, la quarantaine, est au bord de l’épuisement. Depuis quelque
temps, elle a des oublis de plus en plus fréquents et des problèmes
d’élocution. Alors elle note compulsivement ses souvenirs sur des
post-it et décide de consulter un neurologue qui lui propose, à titre
expérimental, une "aide technique", une sorte d’être hybride mi-végétal
mi-humain, mis à disposition pour surveiller sa santé en direct.
Pièce surréaliste dont on ne comprend pas toujours la finalité du fond. Ce n'est pas désagréable à suivre mais on oubliera vite.