De Christophe Bourseiller
Editions du Ccrf - 24€ - 388 pages
Ce sont eux les "infiltrés", les "provocateurs", les "casseurs" qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments. Eux qui occupent et radicalisent les fronts politiques, humanitaires ou écologiques, qui ferraillent au nom des Gilets jaunes, des sans-papiers, des néo-ruraux, des altermondialistes. Eux qui s'emparent de chaque foyer de contestation pour ne faire un axe d'insurrection.
Ils forment l'ultra-gauche, cette mouvance qui se veut à la gauche de l'extrême gauche.
On la croyait finie. Elle est aujourd'hui plus active que jamais. Christophe Bourseiller nous fait découvrir l'histoire de cette nébuleuse dissidente et la géographie de cet univers militant. Il raconte la chronique secrète de cette avant-garde de l'idéologie mais aussi de la culture, de la pensée, des arts. il dessine le culte de la violence révolutionnaire qui l'anime.
L'auteur nous décrit des guignols mais des guignols dangereux. A deux, ils forment un groupe militant et à trois il y a une scission. A force d'être contre tout, une partie de l'ultra-gauche finit à la fin des années 70 par soutenir les thèses révisionnistes de Faurisson et de se rapprocher de l'extrême droite.
Ce livre est assez pointue et on peut regretter que la dernière partie sur les "blacks blocs" soit si courte. L'auteur reconnait que leur prose est assez obscure et que ces militants passent plus de temps à des guerres picrocholines internes qu'à développer un discours audibles par le plus grand nombre.