lundi, avril 13, 2020

L'art de perdre

D'Alice Zeniter

Editions Flammarion - 22€ - 506 pages

L'Algérie dont est originaire sa famille n'a longtemps été pour Naïma qu'une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu'elle ait pu lui demander pourquoi l'Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l'été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l'Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

Il y a un peu du Le Clézio dans cette recherche de ces racines algériennes et Kabyle. Cette histoire se déroule sur trois générations, chacune ayant une attitude différente vis à vis de ses racines. C'est passionnant et très réaliste ; un seul regret, la fin du livre est un peu abrupte alors qu'elle aurait méritée une cinquantaine de pages de plus.

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