Après L’Origine rouge en 2000, La Scène en 2003 et L’Acte inconnu en
2007, L’Homme hors de lui, monologue « invectif » sera répété et créé à
La Colline. Pour cela, Valère Novarina retrouve Dominique Pinon qui
saura donner aux lettres du livre leur pleine vérité concrète et leur
liberté rythmique.
Interprétation remarquable de Dominique Pinon mais texte totalement abscons. Malgré l'incompréhension sur le propos, Dominique Pinon a tellement de talent que sa prestation supplante le texte.
Jusqu'au 15/10: du Mardi au Samedi à 19h30 ; Durée : 1H15 ; le Dimanche à 15h00.
Places à 30€.
Le Monde 11 octobre 2017
Places à 30€.
Le Monde 11 octobre 2017
« Chaque fois qu’un acteur entre, de l’homme apparaît »,
écrit Valère Novarina. Dans la petite salle du Théâtre de la Colline, à
Paris, c’est Dominique Pinon qui déboule. Il est « l’homme hors de
lui » de Novarina, le mâcheur de mots, le parleur de monde, la pâte
humaine qui se mêle à la chair de la parole et la restitue comme une
offrande.
Et c’est une petite merveille que ce spectacle d’à peine une heure, qui fait un triomphe tous les soirs à la Colline, et le théâtre a ajouté des dates de représentation jusqu’au 19 octobre. Et c’est une joie que de dire, de redire, la jubilation que provoque la langue de Valère Novarina, dans sa manière de réinventer le monde en le nommant, quand elle est ainsi incarnée.
Dominique Pinon, c’est vous, c’est moi, un petit bonhomme à l’air un peu ahuri et un peu énervé, l’hiver vient de le tirer de sa « stupeur alpestre », et il entre dans le cadre vide du théâtre pour le remplir d’une matière de corps et de langage, une cosmogonie de mots qui englobe les brins d’herbe et les supermarchés, les chiffres de hasard et les jeux d’enfant, les pierres et les bêtes, la mort et l’étonnement de naître, de vivre et donc de parler – car avant de mourir, on parle.
Je parle, donc je suis, dit Dominique Pinon, l’acteur brut, l’acteur pur, « l’animal du portement et de l’offrande » selon Valère Novarina, tel qu’il s’offre à la langue de l’auteur depuis vingt ans. Les voir de nouveau réunis est un plaisir rare. Ensemble, ils réveillent des « monstres endormis », émotions non répertoriées, sentiments inconnus, joie gymnique du langage, joie pure, rire pur que le public accueille pour ce qu’il est : un cadeau.
Et c’est une petite merveille que ce spectacle d’à peine une heure, qui fait un triomphe tous les soirs à la Colline, et le théâtre a ajouté des dates de représentation jusqu’au 19 octobre. Et c’est une joie que de dire, de redire, la jubilation que provoque la langue de Valère Novarina, dans sa manière de réinventer le monde en le nommant, quand elle est ainsi incarnée.
Dominique Pinon, c’est vous, c’est moi, un petit bonhomme à l’air un peu ahuri et un peu énervé, l’hiver vient de le tirer de sa « stupeur alpestre », et il entre dans le cadre vide du théâtre pour le remplir d’une matière de corps et de langage, une cosmogonie de mots qui englobe les brins d’herbe et les supermarchés, les chiffres de hasard et les jeux d’enfant, les pierres et les bêtes, la mort et l’étonnement de naître, de vivre et donc de parler – car avant de mourir, on parle.
Foire de la parole
C’est un spectacle forain, c’est la foire de la parole telle qu’elle se déroule chaque jour, sauf que là c’est drôle, comme une enfance étoilée et démultipliée, avec ce mot d’ordre qu’on a vraiment envie d’adopter, par les temps qui courent où les écritures sociologiques ont gagné le match contre la poésie : « Gens du réel, cessez de vous prendre pour des agents de la réalité. »Je parle, donc je suis, dit Dominique Pinon, l’acteur brut, l’acteur pur, « l’animal du portement et de l’offrande » selon Valère Novarina, tel qu’il s’offre à la langue de l’auteur depuis vingt ans. Les voir de nouveau réunis est un plaisir rare. Ensemble, ils réveillent des « monstres endormis », émotions non répertoriées, sentiments inconnus, joie gymnique du langage, joie pure, rire pur que le public accueille pour ce qu’il est : un cadeau.